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Mazarinade n° A_2_55

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Anonyme [1649], DIALOGVE OV ENTRETIEN DE DEVX CAVALIERS, L’VN FRANCOIS L’AVTRE ANGLOIS; Touchant les affaires de France & d’Angleterre. , françaisRéférence RIM : M0_1096. Cote locale : A_2_55.



L’Anglois. Non, mais seulement qu’il renuoya ses freres
chargez de bled pour la prouision de leurs maisons.
Le François. Et moy ie vous dis que le nostre les a fait venir
du bout du monde, pour les reuestir des despoüilles, & engraisser
du sang du peuple.
L’Anglois. Certes, les Ministres d’Estat ont bien fait du
mal dans le monde : mais il n’est point de Royaume qui en
ait receu plus de dommage, que celuy d’Angleterre.
Le François. Il faudroit donc que celuy de France n’eust
iamais esté mangé de cette vermine, qui l’a rongé iusques
aux os.
L’Anglois. Vostre Estat subsiste, & le nostre est renuersé.
Vous auez vn Roy, & nous n’en auons point.
Le François. Quoy, vous n’auez point de Roy ? Quoy ?
auriez-vous esté si malheureux de plonger vos mains sacrileges
dans le sang de vostre Prince.
L’Anglois. Helas! n’accusez pas tous les Anglois en general.
Ce ne sont point de veritables Anglois, mais des monstres
sortis de l’Enfer, qui ont soüillé nostre pays par cet infame
parricide.
Le François. C’est pourtant par Arrest de vostre Parlement,
qui est composé de tous les Estats du Royaume, que ce
bon Prince a esté condamné, & a perdu la vie.
L’Anglois. C’ont esté plustost des rebelles & des perfides,
qui ont violé les loix de la nature & de l’Estat. Ce sont quelques
meschans coquins, ramassez en vn corps d’armée, qui ont
commis cet attentat, & ruïné de fonds en comble le plus florissant
Royaume qui fust au monde.
Le François. Voila qui est estrange, & qui ne s’est iamais
veu, ny mesme ie croy leu dans les histoires, que des sujets
ayent fait mourir leur Roy.
L’Anglois. Non, horsmis dans la nostre. Car nous sommes
si malheureux d’auoir fait mourir autresfois le plus victorieux
de nos Roys.
Le François. Quel ?
L’Anglois. Nostre vaillant Richard, qui s’estoit trouué en