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Mazarinade n° B_7_35

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Anonyme [1652], ADVERTISSEMENT DONNÉ A MONSIEVR LE PRINCE PAR VN BON FRANÇOIS, sur la trahison découuerte du Mareschal de Turenne contre la ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M2_33. Cote locale : B_7_35.


mais quand on veut noyer son chien on luy arrache
la rage.
 
Vous dites que Monsieur le Prince s’attaque aux Gouuerneurs
pour regner : cette raison seule, sans les ressentimens
communs de vos injustices, fait euidemment reconnoistre
le plaisir que vous auez de regner : Et que vos si furieuses
émeutes ne procedent, que de la crainte de sortir de
ce gouuernement si absolut, qui vous fait persecuter les
Princes : par la force duquel, plus que par l’authorité de la
Reine, vous auez tellement ruiné le fond des finances,
qu’en ayant totalement épuisé le dernier quartier de l’année
passée, vous fustes prest par le diuertïssement des deniers
du peuple, d’émouuoir vne sedition par toute la Ville,
qui eust esté suiuie du reste de la France. Et si telles
plaintes n’en sont venuë du temps du deffunt Roy : C’est
que la cause n’en estant née, elle n’en pouuoit produire
d’effet ny de sujet.
Ce grand Roy estoit vrayement François, & qui trauerse
par tant d’années des ruses Siciliennes, en auoit découuert
& tellement rompu les desseins, qu’a peine en auoit-on
la memoire. Il auoit par les rudes assauts de sa diuerse
fortune, si parfaitement acquis la connoissance de ses affaires,
qu’il n’en a iamais eu autre Gouuerneur que luy-mesme.
Mais comme vn bon Musicien qui sçait de differentes
voix, composer les accords d’vne douce armonie, & comme
vn jardinier expert, cueillir les roses sur les espines. Il
sçauoit prendre vne bonne resolution des differents conseils,
& tirer vn bon sens des mauuaises opinions. Tous les
mouuemens de cette Monarchie auoient bien d’autres contrepoids
qu’ils n’ont aujourd’huy. La Reine ne tient pas
comme vous dites cette place, elle est trop prudente pour
le presumer : Elle n’est pas ignorante de cette loy Salicque
qui interdit les femmes de la Royauté. Elle a bien entre ses
mains le principal Gouuernement de l’Estat, que vous luy
auez persuadé absolut, tant qu’il a tourné à vostre profit.
Mais Dieu qui iuge de ses droites intẽtions, a bien fait recõnoistre
que si de son tẽps toutes choses n’ont esté si vtilemẽt