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Mazarinade n° B_7_35

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Anonyme [1652], ADVERTISSEMENT DONNÉ A MONSIEVR LE PRINCE PAR VN BON FRANÇOIS, sur la trahison découuerte du Mareschal de Turenne contre la ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M2_33. Cote locale : B_7_35.


grands Offices du Royaume, de commander dedans les
Prouinces, & des Villes de couurir les armes de couronnes
formées : E a quelque prix que ce soit, d’acquerir par le sac
vniuersel & totale ruine de la France, vne puissance égale
à celle de son Prince. Ie dy (comme cy-deuant) que de
condamner vn homme sans l’ouïr, sans luy faire son procés ;
c’est interuertir toutes les formes de justice diuine &
humaine & reuenir à vn vsage barbare, qu’il faut que vous
sçachiez n’auoir plus de lieu en France il y a bien mil ans.
Nous viuons souz les loix d’vn Prince Chrestien, que rend
la iustice à ses Subjets, tout d’vne autre façon que ceux sous
lesquels vos ancestres auoient fait leur retraitte : Vn seul
témoin n’est pas suffisant pour la conuiction des hommes,
nostre Sauueur Iesus. Christ le nous apprend, & qu’il n’est
permis de iuger de la conscience d’autruy, Et bien que la
premiere loy du Talion, qui nous est enseignée par la Genese,
l’Exode, le Leuitique, le d’Euteronome, & par Saint
Mathieu en son Euagile, que les Romains auoient anciennement
tirée des douze tables, ne soit entierement pratiquée
en nostre France : Si est-ce que le crime de calomnie
où vous tombez le meriteroit grandement, pour son enormité,
& le respect de la personne que vous calomniez en
telle sorte, sans égard de vostre lignage, puis que vous succez
comme nous le doux laict de la liberté Françoise souz
les Ordonnances de nos Rois, du sang desquels il est le plus
proche, & de necessaire conseruation pour le salut de l’Estat,
& de tous les bons François.
 
C’est à mon aduis, l’occasion qui vous en fait si furieusement
persuader la ruine. Et (déplaisant de la paix nouuellement
faite auec luy) en émouuoir nouueau pretexte
de guerre, comme vous faisiez és années 1584. 85. 86. 87.
1588. pour bastir vostre Ligue cõtre le Roy Henry III. (qui
n’estoit second à personne, en Pieté, Iustice & Religion.)
Toute la difference que l’on y peut apporter est, que lors,
n’estant en la grace de ce Prince, vous ne parliez que de desobeyssance,
de souleuemens, d’affranchissemens, de seditions
& rebellions cõtre le Roy. Vos Predicateurs offroient