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Mazarinade n° B_6_16

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Anonyme [1650 [?]], LE TE DEVM GENERAL DE TOVS LES BONS FRANCOIS. Sur la prise de Messieurs les Princes. , françaisRéférence RIM : M0_3756. Cote locale : B_6_16.



L’ESTAT.
Loüons Dieu mes chers enfans, de nous auoir deliurez de
peril où la malice des pernicieux & funestes nous alloit precipiter,
sans aucun espoir de misericorde. Ne nous fions point
iamais aux meschans ny aux fourbes, car il n’y a point de salut
pour personne. Leur esprit tousiours diuisé ne songe qu’à la
terre : mais le bon Dieu les à dissipez & toutes leurs funestes
entreprises se sont reduittes en fumée. Bien-heureux sont
ceux ausquels le Dieu de Iacob sert de protection, & desquels
l’attente est de l’Eternel qui a fait le Ciel & la terre. Bien-heureux
sont ceux qui vont tousiours le droict chemin, & ausquels
il n’y a point de malice ny de fourbe. Bien-heureux sont
ceux qui donnent nourriture à ceux qui ont faim, & qui ne
songent point à piller leurs freres. Le Seigneur deliure ceux
qu’on vouloit oppresser, & le Seigneur donne lumiere à ceux
qu’on vouloit aueugler, par vn nombre infiny de blandices.
Le Seigneur releue les humiliez, & le Seigneur abaisse les tyrans
& les impies. Le Seigneur protege l’innocent, & le Seigneur
fauorise le iuste. Le Seigneur prend en main la veufue
& l’orphelin, & le Seigneur les fait regner par dessus leurs
aduersaires. C’est pourquoy Souuerain Eternel, source des
plus saints desirs, origine des plus iustes conseils, & principe
de toute sorte de beatitude, faite leur la grace de les conseruer,
& d’empescher que leurs ennemis ne puissent plus
prendre la campagne : car leurs desseins sont pernicieux,
& leur liberté tres-dangereuse. Architophel ne fut pas plus
funeste à Dauid, que ce Prince le seroit à sa Maiesté, s’il tenoit
la campagne : mais Dieu qui nous a donné ce Souuerain
dans nos plus grandes necessitez, luy enuoyroit vn milion de
Chusais, pour faire perir ce miserable. La haine qu’il s’est acquise,
l’empeschera de prosperer, & le tiendra plus bas qu’vn
esclaue. Personne ne s’oseroit fier aux promesses des meschans,
n’y aux suscitations des fourbes. Mais qu’ils sçachent,
comme dit fort bien le Sage, qu’ils se ruinent eux-mesmes par
leurs propres conseils, & leur conscience est tousiours tremblente.
Leur condemnation est escrite du doigt de Dieu sur le
paroy, & ces Balthazars & ses Satrapes, ne sçauroient euiter
leur perte. Leurs sacrifices sont abominables au Seigneur, &