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Mazarinade n° B_10_4

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Anonyme [1652 [?]], LE ROYAL AV MAZARIN Luy faisant voir par la raison & par l’histoire. I. Que l’authorité des Roys sur la vie & sur le bien des Subjets est fort limitée, à moins qu’elle ne soit tirannique. II. Que l’authorité des Princes du Sang est essentielle dans le gouuernement. III. Que l’authorité des autres Parlemens de France, pour les affaires d’Estat, est inferieure & subordonnée à celle du Parlement de Paris. IV. Que les Prelats n’ont point d’authorité dans le maniment des affaires d’Estat, & que leur deuoit les engage de n’auoir d’attachement que pour le sanctuaire. , françaisRéférence RIM : M0_3561. Cote locale : B_10_4.



Par les preuues de ce raisonnement precedent
la Royauté n’est pas sans Loix, comme
la mer n’est pas sans bornes, que les orages
les plus orageux ne vont iamais baiser qu’auec
respect. Dieu chez l’Apostre, se borne luy
mesme dans les termes de la Raison, & proteste
hautement qu’il n’entend point exiger de nos
obeissances, que de soumissions de Iustice, rationabile
obsequium vestrum. L’erreur de Caluin n’a
point eu d’autre source, que ce tyrannique pouuoir
qu’il a voulu donner à Dieu, de nous damner
ou de nous sauuer sans aucune consideration de
nos demerites, & cet insolent Heresiarque, n’a
esté fulminé par le Concile de Trente, que pour
auoir voulu oster toutes sorte de termes à l’authorité
de Dieu, afin de la rendre Despotique sur nostre
reprobation Il est cependant de foy, qu’il endurcit
celuy qui n’est pas à son gré : qu’il predestine Iacob,
& qu’il reprouue Esaü auant leur naissance, & qu’il dispose
de ses creatures comme vn Potier de ses pots de terre,
dont il destine, au gré de ses desirs, les vns à gloire,
& les autres à l’ignominie. Neanmoins, malgré
l’euidence mesme de ces paroles effroyables, l’Eglise
a creu qu’il leur faloit donner vne interpretation
plus raisonnable en faueur d’vne plus douce
authorité, & qu’il falloit nous rendre les ouuriers
absolus de nostre bonheur ou de nostre
malheur éternel.
Vn Roy ne meriteroit-il pas d’estre hõteusement
degradé, s’il venoit iusqu’a cette extremité d’insolence,