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Mazarinade n° B_19_23

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Anonyme [1650 [?]], LE REVEILLE-MATIN DE LA FRONDE ROYALLE, SVR LA HONTEVSE PAIX de Bourdeaux. , françaisRéférence RIM : M0_3537. Cote locale : B_19_23.


cet attentata esté proiecté, auec toutes les circonstances
de trahison, & de mauuaise foy, qui s’y sont rencontrées,
nous oblige d’auoir en horreur vne telle coniuration,
qui a esté fabriquée par la personne du monde
la plus abiecte, contre le plus grand Prince de l’Europe,
par le plus ingrat des hommes, contre celuy à qui il estoit
le plus obligé, Enfin par le plus descrié de tous les viuants,
contre le plus glorieux Prince, & le plus estimé que la
France ait iamais produit, puis qu’entre vn si grand nombre
de conquerans, qu’elle nous a fourny, toutes les actions
de ceux qui ont le mieux fait pour le seruice du
Roy iointes ensemble, n’approchent de beaucoup des
merueilleux exploits, dont la France sera eternellement
redeuable à ce Prince, qui, comme par miracle fera voir
à la posterité que les Alexandres, ny les Cesars pendant
vne longue suitte d’années, n’ont donné de si belles marques
de leur valeur, que ce grand Heros en a donné à l’âge
de 25. ans de la sienne.
 
C’est, dis-ie, cet emprisonnement, qui est si dommageable
à la France, que tous les desordres du Royaume
en sont prouenus, & si aduantageux pour la conseruation
du Mazarin, qu’il n’a pas eu de crainte, de dire aux Bourdelois,
qu’il souffriroit plustot la perte de tout le Royaume,
que l’eslargissement des Princes, sçachant bien que
leur liberté ne peut estre autre chose que sa perte ; d’où il
est aisé de iuger, qu’il trauaille moins pour l’Estat, que
pour sa conseruation, puis qu’il ne peut s’empescher de
le publier apres quoy y a il homme d’honneur qui puisse
alleguer vn legitime subiet de leur detention, s’il ne pretend
nous persuader en mesme temps, qu’il vaut mieux
perdre tout le Royaume, que Mazarin.
Si l’on considere toutes ces choses sans interests particulier,
& sans y cõprendre que le seul seruice du Roy, auec
le bien general de toute la France, il n’y a point d’homme
d’honneur, qui ne soit obligé en conscience d’en détromper
la Reyne, quand il n’y auroit d’autre consideration,