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Mazarinade n° A_8_28

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Anonyme [1649], LE REGNE SANS FAVORY, OV L’ABREGÉ De la vie du Roy Henry le Grand, Dedié aux bons François. , françaisRéférence RIM : M0_3078. Cote locale : A_8_28.


sa presence. A dix neuf il fut engagé à des nop ces non legitimes,
mais vrayement funestes, qui commencerent par le trespas
inopiné de sa Mere, & furent suiuis de la perte de sa liberté,
mort & proscription des siens. Il sortit de captiuité pour entrer
en la seruitude qu’espreuuẽt ceux qui commandent aux guerres
ciuilles, & à la dignitè de General ne le dispensa de courre
les perils du soldat, iusques à ce qu’il eut mis son party en seureté
par le cinquiesme Edict de Paix. Tout à coup ce grand
calme qu’il auoit obtenu se changea en vn terrible orage, qui
fit fondre sur luy en quatre années dix armées Royales. La bataille
ne Coutras l’Orient de ses esperances fit cognoistre qu’il
deuoit estre craint de ceux qui ne le vouloient aymer. La Tragedie
dont on le fusoit l’argument, & qui auoit la France pour
theatre & les estrangers pour autheurs eut vne effroyable issüe
par la mort de deux Princes, qui remplit le Royaume de feu
& de sang. Le Roy surpris à Tours fut si heureusement se couru
de luy, que trois mois apres il fut r’entré victorieux en saville
Capitale, sans l’execrable parricide qui finit sa vie. Lors
les vrais François tous desolés aprehendans pour vn Roy plusieurs
Tyrans & recognoissans la iuste cause de leur Roy legitime
se iettent entre ses bras. Il void les plus puissantes forces
de l’Europe bandées contre luy, les rebelles insolens, les subjects
estonnez. Il fait autant de combats que de traites, autant
de sieges que de logis. Il digere en son cabinet des angoisses
& perplexitez incroyables, surmonte en a campagne des dãgers
infinis. Dieppe le receuant sert d’exemple d’obeyssance.
Arques le declare inuincible. Paris le croyãt vaincu s’effraye
de le voir à ses portes. Vendosme, le Mans, Lisieux, Eureux,
Alençon, Verneuil, Honfleur, obeïssent à ses armes. Meulandoit
son salut à son secours. Yury releue sa couronne Mantes &
Vernon luy ouurent les portes. Melun reçoit le chastiment de
sa temerité S. Denys luy rend les monuments sacrez de ses
predecesseurs. Paris estoit perdu s’il n’eust craint de le perdre ;
Corbeil se pendant ruine l’armée ennemie & par luy a l’instant
repris fait voir sa diligence. Pont d’Arsy admire sa conduite,