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Mazarinade n° B_14_11

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Anonyme [1652], LE RAISONNABLE PLAINTIF, SVR LA DERNIERE DECLARATION DV ROY. , français, latinRéférence RIM : M0_2969. Cote locale : B_14_11.


qu’on viole leurs femmes & leurs filles : La nature alors
s’esleue contre le pretendu droict ciuil, dont le Prince
se veut preualoir, & presente le Bouclier de la defense
legitime contre la force & la violence, Vim vi defendere
omnes leges, & omnia iura permittunt. Car alors le respect
estant perdu de la part du peuple, & le Prince s’estant
despouille de toute charité, & ne rendant plus iustice
ny protection, la liaison mutuelle est dissoute ; il n’y a
plus ny Prince ny subiects, & les choses sont reduites à la
matiere premiere. Alors il arriue que la forme du gouuernement
se change totalement, car ou la Monarchie
passe en Aristocratie, ou en estat populaire : ou bien si
les peuples ne sont pas entierement degoustez de la
Royauté, ils la transfererent a vne autre famille, ou ils
se sousmettent à vne autre Nation plus puissante, & reglée
par de meilleures loix. Ainsi les Hollandois se mirent
en estat populaire ; ainsi les villes subietes aux Cheualiers
Teutoniques se donnerent au Roy de Pologne,
Voila les extremitez où les violens Conseillers & les
Fauoris reduisent les Princes & les peuples. Que deuiennt
donc tous ces commandemens de sainct Pierre
& de sainct Paul, si exprez & si reiterez dans le nouueau
Testament, de l’obeïssance qu’il faut rendre aux
puissances superieures ? Les Docteurs respondent facilement
à ces passages : le principal desquels est le 13. ch.
de l’Epist. aux Rom. Ils remarquent que S. Paul écriuoit
sous Neron qui dominoit tout ce grand Empire Romain,
dans lequel les Chrestiens ne faisoient qu vne petite
poignée d’hommes, lesquels estant persuadez de la
liberté de l’Euangile, & comme ils n’estoient plus sous
la sertitude de la Loy ancienne, pouuoient pretendre &
se faire accroire qu’ils n’estoient plus obligez à l’obeïssance
des Princes seculiers. Pour cette raison l’Apostre
prend soin de les instruire & de les tenir en deuoir & en
sousmission : mais il ne iustifie pas pour cela les excez &
les cruautez de Neron, qui fut condamne incontinent
apres par le consentement de tout le Senat & de tout le