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Mazarinade n° A_6_78

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Anonyme [1649], LE PROPHETE FRANÇOIS, OV LES SENTIMENS GENEREVX D’ARISTIDE, ADRESSEZ A LA REINE. , français, latinRéférence RIM : M0_2907. Cote locale : A_6_78.


nos anciens Roys voyans que ceux de leurs enfans
qui leur deuoient succeder estoient ieunes ;
où qu’ils n’auoient pas toutes les qualitez necessaires
pour bien gouuerner ; Establirent plusieurs
grands & sages personnages, dont ils composerent
leur Grand Conseil, & leurs Parlemens pour deliberer
des choses les plus importantes, mesme durant
leur majorité, afin que tout se fit auec ordre,
auec iustice & auec douceur, selon les Loix du
Royaume, ausquelles ils ont accoustumé de se soumettre
par les sermens qu’ils prestent à leur Sacre
& à leur Couronnement. Plutarque au banquet
des sept Sages, recite que Solon parlant à son tour
dit, qu’vn Prince Souuerain ne se peut rendre plus
glorieux que de communiquer son authorité Souueraine
à ses Sujets capables & suffisans, faisant par
maniere de dire, d’vne Monarchie vne Democratie.
Telles puissances sont establies pour tenir les
Roys en bride, comme firent les Ephores de Lacedemone,
lesquels comme dit Pomponius Lætus,
lors que Theopõpus Roy de Lacedemone les crea,
sa femme se plaignit a luy de ce qu’il laissoit trop
peu d’authorité a son fils ; mais se mocquant de ses
plaintes, il luy fit cognoistre qu’il affermissoit la
puissance de son fils en la retreignant en ses propres
limites, & en donnant vne partie aux Ephores
qui auroient soin de sa conseruation & de celle
du Royaume : car la puissance qui n’a aucunes bornes
se conuertit en tyrannie, & se procure bien