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Mazarinade n° C_6_71

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Anonyme [1649], LE PROPHETE FRANÇOIS, OV LES SENTIMENS GENEREVX D’ARISTIDE, ADRESSEZ A LA REINE. , français, latinRéférence RIM : M0_2907. Cote locale : C_6_71.


& son cœur à n’oser tesmoigner son mal par ses
souspirs languissans.
 
Que si dans ces desordres & miseres Chrestiennes
les François ont eu en apparence quelques aduantages
contre leurs ennemis. Ha ! qu’on peut bien
dire que ce sont des victoires Catmeenes, qui apportent
plus de perte que de profit, & plus de Cypres
que de Lauriers ; nous auons perdu vn nombre
infiny de vaillans hommes de toutes conditions
qui valoient mille fois mieux que tout ce que
nous auons gaigné, & nous pouuons asseurer qu’il
n’y a point de famille noble dans le Royaume, qui
n’y ait employé & perdu le plus pur de son sang,
& que toutes nos prosperitez & victoires apparentes
au lieu d’acclamations ioyeuses & triomphales,
ont esté accompagnées de dueils, de plaintes
lugubres : & nous pouuons asseurer que si la puissance
Diuine, nous donne vn iour la paix que les
Puissances terriennes nous refusent, nous ne la
pourrons iamais publier qu’en robes noires.
Nous recognoissons qu’apres Dieu nous deuons
toute sorte d’obeissance au Roy, tant parobligation
que pour le deuoir naturel, & nous sommes confirmez
dans ceste creance qu’il faut que nous honorions
sa personne, & obseruions ses Edits comme
Dieu nous le commande : mais lors que nous
cognoissons que ceux qui par mille pratiques d’iniquité,
se sont éleuez proche de sa personne, plustost
que par leur naissance & par leur merite, &
qu’abusans de sa ieunesse & de sa minorité, tous les