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Mazarinade n° A_2_50

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Anonyme [1649], DIALOGVE DE ROME ET DE PARIS. Au sujet de Mazarin. , françaisRéférence RIM : M0_1083. Cote locale : A_2_50.



Rome.
Vous estes bien pardonnable, & apres m’estre trouuée
en de pareilles rencontres, ie supporte aisement
vostre plainte. Ie n’ay pas esté exempte non plus que
vous, de semblables personnes qui ont voulu plusieurs
fois m’abbattre sous leur tirannie. Ie vous en rapporterois
les Histoires, mais vous auez tout cela dans les liures
dont vous ne manquez pas ie m’asseure, puis que
vostre Academie, comme l’on m’a tousiours dit, est la
plus florissante qui soit auiourd’huy sur la terre, & que
vous m’auez arrachés des mains toutes les sciences,
pour vous les approprier. Si ie n’eusse resisté, ie n’aurois
pas duré si long temps, mais il me ressouuient encore
combien cela m’a donné de tristesse & de desplaisirs.
Mais ie vous supplie, est il bien possible qu’il ne se rencontre
personne parmy tant de bons Citoyens comme
vous en auez qui vous aiment, qui se mesle de vous
oster hors de peine, & de vous desgager des mains de
cet Estranger, car autrefois i’ay eu Camillus, lequel bien
que ie l’eusse extremement mal traitté, & mesme banny
d’Italie, ne laissa pas neantmoins de me secourir
contre les François, bien qu’ils m’eussent desia mise au
pillage, & que le Capilote estant assiegé, ils m’eussent
contraint de faire composition auec eux de leur donner
vne somme d’or pour leuer le siege. Seroit il bien
possible, disie, que vous fussiez despourueuë iusqu’à ce
point là, de ne pouuoir rencontrer personne, pour soustenir
vostre cause ?
Pairs.
Ie vous confesseray la verité de mon infortune, comme