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Mazarinade n° C_7_20

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Anonyme [1649], DIALOGVE DE IODELET ET DE LORVIATAN Sur les affaires de ce temps. , françaisRéférence RIM : M0_1080. Cote locale : C_7_20.


DIALOGVE
DE
IODELET
ET DE
LORVIATAN.

IODELET.
I’EN diray ce qui m’en semble, il y va de mon interest, la
cause commune me regarde, puisque Iodelet faict membre
de l’Estat, le fonds de mes rentes est en mains estrangeres,
mes receueurs sont accablez de subsistances, les peages, les
imposts & les maltotes m’appauurissent, sot qui s’en taist, &
plus sot qui le souffre, & par qui, de par le diable, tout ce
mal, par vne femme, vn estranger, des enragez & des coquins.
l’Oruiatan.
Tout beau, ma bonté t’interrompt, & te pardonne, modereta
langue, & adore ceux qui te gouuernent.
Iodelet.
C’est bien harangué, Monsieur l’Oruiatan, qui changez
nos Louys en vos poudres, baste, vos sauonnettes sont assez
bonnes. & vostre theriaque n’est point mauuais, vous nous
faites rite pour nostre argent, mais de quel droit souffre-t’on
le seigneur. Iules posseder la Reine, facquiner nos Princes,
piller la France, menacer le Parlement, & empescher la paix
pour faire durer la guerre, à la mal-heure, ruiner le peuple,
laisser piller nos frontieres, & reprendre laschement ce qui
a tant coussé d’argent & de sang.
l’Oruiatan.
Ce n’est plus discours de bouffon, miserable demeure dans
la profession & ne temporte à ta ruine.