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Mazarinade n° C_7_20

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Anonyme [1649], DIALOGVE DE IODELET ET DE LORVIATAN Sur les affaires de ce temps. , françaisRéférence RIM : M0_1080. Cote locale : C_7_20.


de sa charge, de Maisons a pension, de Nemond est possedé,
Viole a fait le veau, le reste du fretin demande, espere,
& attend argent, benefices & Preuosté des Marchands, de
ces Charge on pretend en faire deux, chaque President voulant
produire vn Conseiller.
 
Iod. Quoy, iusques a la barbe du Cagot qui soit d’embuscade
à l’infidelité, estre hypocrite, ambitieux & scelerat,
le Chapeau luy appartient : nul Cardinal depuis long-temps
ne l’eust par d’autres qualitez, fasse mal qui voudra, le surplus
du corps que ne fait il son deuoir.
L’Oruiatan, Ce n’est plus que les restes des Figures de
cet Ancien Parlement, par la souffrance des canailles qui
en ternissent le lustre & en corrompent la pureté, la vente
des charges en recule l’homme d’honneur peu abondant, &
reçoit l’indigent, l’opulent, la vertu, la naissance, le sçauoir
& la probité ne sont plus considerées pour y paruenir, l’argent
seul y donne entrée, la moitié qui le compose n’est que
reiettons d’artisans, de criminels & de Partisans, qui comme
mulets n’engendrent point leurs semblables : iamais enfans
de Traictans ne deuiennent gens d’affaires, le fils portant
robe rouge dont le pere à bonnet vert par vne infame
banqueroute, encore pretendent-ils le respect que l’on deuroit
à ceux dont ils representent l’image des caualiers doctes
& qualifiés honoroient autrefois les charges qui les rendent
maintenant mesprisables : aussi fait-on difference d’vn
ignorant fils de maltote au meritant Officier, desquels on
attend apres Dieu le secours aux maux qui destruisent la
France. Cette trompeuse paix fait elle cesser les pilleries, &
arrester les meurtres, rechercher & poursuiure les autheurs de
ces crimes. Le peuple demande iustice, si vous ne la rendez
exemplaire il la fera violente, la patience est au bout, & l’Estat
a besoin de remede.
Iodelet, Tu parle bien pour vn Italien, ces malheurs m’affligent
ou ie ne peux remedier, tu en sçais trop pour vn Droguiste,
& moy trop peu pour vn bouffon, chacun reprenne
son mestier, prend tes poudres & moy ma farine.

FIN.