OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin.
Commentaire de :
PatrickRebollar,
créé le 2014-07-10 16:05:03.
Notice Moreau : Voilà certes une impudente tromperie ! Cette pièce se compose,
pour les quarante premières pages, d'extraits mal ajustés de Montaigne,
et, pour les quatre dernières, de "Remontrances au roi sur tous
les articles ci-dessus mentionnés", lesquelles remontrances ne sont
que la péroraison de la "Vérité toute nue" [M0_4005].
Je l'ai signalée à M. le docteur Payen, dont on connaît les savants
travaux sur Montaigne ; et j'ai reçu, en échange de cette communication,
la note suivante qu'il était peut-être seul capable de
faire :
« Les extraits sont pris çà et là et placés à la suite les uns des
autres, souvent sans qu'ils aient entre eux aucun rapport, et sans
que les transitions soient en aucune façon ménagées.
« Le début de la pièce : « Je n'ai point cette erreur commune, »
est pris au commencement même du chapitre 36 du Ier livre. Ce
chapitre est transcrit en entier, moins la citation qui le termine et
qui complète le sens de la phrase. Ainsi il finit par : « et le maistre
du cœur, après avoir estalé les noms des plus grands romains en sa
peinture, finit en cette manière :
« Ris dantem jura Catonem. »
« La page 7 de la mazarinade porte seulement : finit en cette manière ; »
puis elle continue : « où les estrennes que le roy envoye aux
princes ses vassaux, tous les ans, c'est du feu » ; ce qui n'offre aucun
sens et n'a pas le moindre rapport avec la phrase précédente.
« Ce second morceau est emprunté au chapitre 22 du Ier livre,
peu après le commencement. Il va jusqu'à la fin du chapitre de
Montaigne et à la page 21 de la mazarinade ("la nécessité publique le
requéroit").
« L'alinéa suivant : « Il se veoit dans les histoires force gens, etc., »
est pris au milieu du chapitre 23. L'emprunt qui se termine à la
page 26 du pamphlet, comprend tout le reste du chapitre.
« Vient ensuite, et toujours d'une manière brusque et inattendue,
le commencement du chapitre 38 : « Laissons à part cette
longue comparaison, » jusqu'à ces mots : « Deffaits des principaux
tourments de notre vie, » page 28 de la pièce satirique, qui se lisent
avant la citation d'Horace : « Ratio et prudentia curas. »
« De là, la mazarinade saute au commencement du chapitre 27
du livre II : « J'ay souvent ouy dire que la couardise est mère de la
cruauté » ; et la citation continue jusqu'à la page 36, à ces mots :
« que de rendre la jeunesse aspre au service bellique, et n'y confèrent
point. »
« Puis, c'est le début du chapitre 32 du IIe livre, commençant
par : « La familiarité que j'ay avec ces personnages ici » (Sénèque et
Plutarque ; mais le plagiaire ne le dit pas) ; et la copie continue
jusqu'à ces mots ; « pour des opinions empruntées d'autruy, ignorées
et incognues » qui sont encore de Montaigne, et qui terminent
l'emprunt (page 40 de la mazarinade) ; mais le pamphlet ajoute,
ce qui n'est plus de Montaigne : « mesmes jusqu'aux portes de
Paris. »
« Je remarque qu'un peu avant la fin de ce morceau, l'arrangeur
a supprimé une vingtaine de lignes du texte original, savoir
tout ce qui est compris entre : « qui estoit fort en usage entre eux
à dire seulement leur nom », et « je sais qu'il s'est trouvé de simples
paysans, » page 39.
« Du reste, dans ces morceaux empruntés, il y a bon nombre
de fautes, des changements de mots, etc. ; mais en général la
transcription est littérale. »
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