APOLOGIE DE MESSIEVRS DV PARLEMENT.

Auteur
Monterbault Bouiu, ? de [signé]
Éditeur
Sassier (Guillaume)
Date d'édition
1650
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français
Nombre de pages
12
Référence Moreau
M0_103
Cote locale
B_19_35
Note
Signature et informations éditoriales au colophon. Voir aussi D_1_31
Dernière modification
2014-11-30 13:09:19
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Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2014-11-30 13:09:19.
Notice Moreau : On peut joindre ce pamphlet aux pièces de la polémique provoquée par le "Véritable bandeau de Thémis" [M0_3923]. L'auteur est une femme qui signe dame de Monterbault Boviv ("Bouju" ?), que Tallemant des Réaux appelle la Montarbault et l'abbé Arnauld Montarbant. J'ai rencontré, d'elle, un autre pamphlet, intitulé : "Harangue faite à monsieur le premier président sur son nom historique" [M0_1577], etc. À l'époque où elle écrivait ainsi pour la Fronde ou plutôt pour le parlement, elle ne devait plus être jeune ; car elle avait épousé Monterbault avant le siège de Corbie ; et c'était son second mariage. Elle était restée peu de temps il est vrai, avec son premier mari mais, dans l'intervalle, elle avait été entretenue par Delorme, le médecin. La dame de Monterbault avait été un peu de tous les métiers. Elle avait prétendu même faire de l'or ; et elle y avait attrapé le duc de Lorraine ; mais il paraît que ce qu'elle faisait, c'était de la fausse monnaie. Au moins Tallemant des Réaux raconte qu'ayant eu la maladresse d'accuser un nommé Morel, elle fut accusée à son tour, et « qu'elle eut bien de la peine à se débarrasser. » On peut croire que c'est dans cette circonstance qu'elle eut l'idée d'adresser une "Apologie" au parlement et une "Harangue" au premier président. C'était une opinion assez généralement reçue que les frondeurs ne perdaient point de procès. Tallemant des Réaux qui a bien connu la dame de Monterbault, ne paraît pas avoir su qu'elle écrivait en prose et en vers. Mais je trouve dans les "Mémoires" de l'abbé Arnauld (page 489, 2e col., coll. Michaud) une anecdote qui prouve qu'elle faisait volontiers courir sa plume sur le papier. C'était pendant le siège de Corbie. Arnauld, général des carabins, l'abbé Arnauld et un de ses oncles allaient de Feuquières à Rambouillet. Ils étaient accompagnés de Monterbault, capitaine dans les carabins, qui avait désiré revoir sa maison dans la vallée de Montfort « par une impatience de mari et peut-être d'un mari un peu jaloux. » « Cet homme, dit l'abbé Arnauld nous divertit beaucoup pendant le voyage par les contes qu'il nous faisait de sa femme. C'étoit, à l'entendre parler, une merveille accomplie qui ne lui demandoit, quand il étoit obligé de la quitter, que du papier et de l'encre pour lui écrire en prose et en vers. » Monterbault était fort amoureux, si nous en croyons Tallemant ; mais il se lassa bientôt de sa femme ; « car quoiqu'elle fût belle, elle avoit l'esprit si turbulent, si enragé qu'on ne pouvoit vivre avec elle. » Les pièces de la dame de Monterbault sont mauvaises ; mais elles sont rares. L'étrange renom de la dame peut d'ailleurs leur donner un attrait de plus pour les amateurs.

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