DISCOVRS HEROIQVE PRESENTE A LA REYNE REGENTE Pour la Paix.

Auteur
Nervèze, Suzanne de
Éditeur
Loyson (Jean-Baptiste), Loyson (Guillaume)
Date d'édition
1649
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français
Nombre de pages
8
Référence Moreau
M0_1124
Cote locale
A_2_36
Note
Avec permission. Voir aussi C_7_40
Dernière modification
2012-10-01 16:13:19
Consulter (réservé aux utilisateurs autorisés)

Commentaires

Commentaire de : Patrick Rebollar, créé le 2012-10-01 16:13:19.
Notice Moreau : Signé S. D. N. (Suzanne de Nervèze). Suzanne de Nervèze était, à ce que je crois, sœur de A. de Nervèze, qui a partagé pendant quelque temps avec des Yveteaux le sceptre des ruelles, et qui, par sa "Lettre écrite à M. le prince", en 1614, s'est acquis un juste renom de noble indépendance. Un pamphlétaire de la Fronde (la "Vérité de ce qui s'est passé à Paris dans trois fâcheuses rencontres" [M0_3986], etc.) a dit encore de l'auteur de la "Lettre du bourgeois désintéressé" : « Il fait le "Nervèze", et manie son épée au soleil pour donner dans la vue. » Tous les libellistes s'accordent à dire que Suzanne de Nervèze était dans la plus profonde misère. L'auteur de la "Fourberie découverte" [M0_1405] lui adresse ces quatre vers : « Et toi, Nervèze damoiselle, / Qui te vante d'être pucelle / Quoiqu'aussi vieille que Gournay, / As-tu chez toi un bon diné ? » Je lis dans la "Prise du bagage, meubles et cabinet de Mazarin" [M0_2875], etc.: « Item, des panégyriques de son Éminence par une demoiselle qui n'a pas beaucoup de pain cuit, et qui a fait vœu d'instituer en ce royaume un collège de vestales qui chanteront, jour et nuit, quelque ballade de Marot en faveur du bonnet rouge, et qui composeront des éloges en style de Nervèze, quoique ce style ne soit plus de saison. » Enfin Mazarin dit dans le "Mazarin portant la hotte" [M0_2434] : « J'estime même que Nervèze, / Qui n'est pas des plus à son aise, / Quoiqu'elle ait de moi pension, / Témoigneroit sa passion / Contre moi que personne n'aime. » La pension de Mazarin ne suffisait pas aux besoins de la pauvre fille car, dans le "Discours héroïque", Suzanne de Nervèze demande en quelque sorte l'aumône à la reine. « Donnez, lui dit-elle, quelqu'allègement à mes souffrances. » Et, dans la "Réception du roi d'Angleterre à Saint-Germain", elle écrit à Charles II : « J'avoue qu'une naissance illustre, non plus qu'une fortune écervelée, ne m'ont pas rendue considérable dans le siècle ; mais pour tromper mon mauvais sort, je prendrai même son inimitié pour une preuve de ma valeur ; et en qualité de persécutée des horreurs de la vie, j'offrirai à Votre Majesté, de la part de la France, ses passions et son zèle. » Suzanne de Nervèze a beaucoup écrit ; et toujours elle a mérité cette louange que lui donne Naudé, « qu'elle a fait paroître plus de bonté et de moralité que d'aigreur dans plus d'une quinzaine de pièces, qui sont de son invention. » Page 8 du "Mascurat". Faut-il prendre à la lettre cette expression : Plus d'une quinzaine de pièces ? je ne sais. Toujours est-il que j'ai rencontré, de Suzanne de Nervèze, justement quinze pamphlets, qui sont, outre le "Discours héroïque", 1. Le "Plus heureux jour de l'année par le retour de Leurs Majestés" [M0_2803], etc.; 2. La "Lettre d'une bourgeoise de la paroisse Saint-Eustache" [M0_1899] ; 3. La "Monarchie affligée" [M0_2486] ; 4. Le "Rieur de la cour aux bouffons satyriques" [M0_3549] ; 5. Les "Souhaits accomplis" [M0_3699] ; 6. La "Lettre d'une religieuse présentée au roi" [M0_1901] ; 7. La "Réception du roi d'Angleterre à Saint-Germain" [M0_2979] ; 8. Le "Panégyrique royal" [M0_2670] ; 9. "Lettre de consolation à la reine d'Angleterre sur la mort du roi son mari, et ses dernières paroles" [M0_1916] ; 10. "Lettre de consolation au duc de Ventadour" [M0_1918], etc. 11. Le "Lys royal" [M0_2338] [et non le "legs"], etc.; 12. La "France triomphante sur tous les États et Empires du monde" [M0_1444], etc.; 13. Le "Te Deum des dames de la cour" [M0_3754] ; 14. le "Discours panégyrique au duc d'Orléans" [M0_1132]. Suzanne de Nervèze écrivait encore en 1655 ; car je lis dans la 21e "Épitre burlesque" (continuateurs anonymes de Scarron) : « J'aurois bien, dès le jour de Mars, / Donné ces vers fort peu gaillards, / Mais la divine de Nervèze, / A dame Pallas n'en déplaise, / Savante plus qu'elle cent fois, / A, depuis des jours plus de trois, / Tenu la presse Lesseline / Sur maint ouvrage d’œuvre fine, / Qui doit être présenté / A l'une et l'autre Majesté. » Je la trouve, enfin, portée sur le testament du cardinal Mazarin pour une pension de quatre cents livres ; ce qui prouve qu'elle vivait encore en 1663. Quel âge devait-elle donc avoir puisque, déjà en 1650, elle était "aussi vieille que Gournay" ?

Fac-similé de la première page