Anonyme [1649], LE PLAISANT RAILLEVR DE LA COVR, Sur les affaires de ce temps; , françaisRéférence RIM : M0_2800. Cote locale : C_9_1.
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fit, il étoit expose à la medisance, miserable cõditiõ
d’estre le ioüet de la langue de quelques petits faquins
& soustenir le fardeau des affaires sur les espaules.
Si vous sçauiez Messieurs les scribes, en
quelle peine & en quel soucy estoient Messieurs du
Parlement pendant les remuemens vous cesseriez
de les inuectiuer, mais i’en entend vn qui me dit, ou
qu’ils deuoient pour suiure iusqu’au bout ou ne rien
entre prendre, & l’ignorant qu’il est ne voit il pas
bien que ce n’a esté que pour l’empescher de mourir
de faim que la paix a esté concluë. Or quand à
l’entreprise qui est-ce qui ne sçait que la ville fut assiegée
deuant que le Parlement donnast le moindre
commandement pour sa deffense, ne sçait on pas
qu’il n’a iamais voulu faire ny permettre estre fait
aucune chose de peur d’estre suspect aupres des autres
nations voire méme de la moindre desobeissance
enuers sa Maiesté, mais dit le mesme, ils ne deuoient
donc pas s’opposer aux Edicts du Roy & ainsi
nous n’aurions iamais esté dans les troubles. Et
moy ie dis que tu es vn bon sot ? si l’on te vouloit pendre
ne voudrois tu pas bien que quelqu’vn mit empeschement
a ta sentence quand bien tu deurois par
apres tomber en quelque fascheuu accident. S’il à
remonstré l’iniustice des arrests qu’on le vouloit cõtraindre
de verifier, ce n’a esté que pour vous retirer
du precipice ou vous estiez prest de tomber, &
si depuis vous vous estes vëus dans de plus grandes
miseres, n’en reiettez pas la faute sur le Parlement,
mais plustost sur vostre propre malheur & sur la malice
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Anonyme [1649], LE PLAISANT RAILLEVR DE LA COVR, Sur les affaires de ce temps; , françaisRéférence RIM : M0_2800. Cote locale : C_9_1.