Anonyme [1652], LE LABYRINTE DE L’ESTAT, Ou les veritables causes des malheurs de la France. A CTESIPHON. , françaisRéférence RIM : M0_1797. Cote locale : C_12_8.
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Pour ce qui est de Messieurs du Priué Conseil,
il ne fut iamais des esclaues si lasches & si prosternez.
Ils ne regardent les interests du Prince
& de ses fauoris que par le leur, & parce qu’ils
souhaitent d’eux, sans considerer s’il est auantageux
ou preiudiciable au bien de l’Estat ou non.
Ils donneront autant d’Arrests, & confirmeront
ou establiront autant de tributs, que Mazarin
ou les Partisans sçauroient desirer, pourueu
qu’ils ayent quelque part au profit, & que la
Reyne ou le Prince en tesmoigne quelque desir.
Ne croyez pas en effet qu’ils examinent si
les Loix diuines & humaines donnent cette licence
au Prince, ils ne bornent sa puissance, &
le droict que par les limites de la souffrance des
peuples : & ne leur importe que la Couronne
soit hazardée dans le consentement qu’ils prestent
à tous les desseins de Mazarin, pourueu
que la passion de la Reyne soit satisfaite, & que
leurs Arrests soient executez. Ils connoissent
bien tous les malheurs de la France, qu’ils
ont veritablement causez. Ils sçauent que la
Reyne perd le Royaume de son Fils, & qu’elle
ne le sçauroit perdre qu’auec leur secours, en
ce qu’ils authorisent ses mauuais desseins ; & cependant
par vne lasche complaisance à ses volontez,
par vne vaine ambition qui leur fait trop
presumer de leur adresse & de l’authorité Royale,

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Anonyme [1652], LE LABYRINTE DE L’ESTAT, Ou les veritables causes des malheurs de la France. A CTESIPHON. , françaisRéférence RIM : M0_1797. Cote locale : C_12_8.