Anonyme [1649], LE COVRS DE LA REYNE : OV, LE GRAND PROMENOIR DES PARISIENS. , françaisRéférence RIM : M0_836. Cote locale : C_2_43.
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Ie te dis que sa mere Lede,
Fut & de nom & de fait laide,
Au prix de ce visage doux
Que tu vois passer deuant nous.
Regarde cett’autre femelle,
Penses-tu que iadis Semelle,
Qui plût si fort à Iupiter,
Eut cette grace, ny cét air ?
En vis-tu iamais de ta vie
Vne faite comme Syluie ?
La voila rire auec Philis,
Voy leur teint de Rose & de Lys,
Leur façon & leur mignardise.
Penses-tu que la Reyne Elise,
Qu’on appelle autrement Didon,
Valut cette grosse Dondon ?
Remarque bien ces mains d’albatre ;
Ie ne croy pas que Cleopatre
Dont Antoine fut tant charmé,
Eut le teint si bien animé,
Comme nostre belle Amarante.
Ie puis incaguer Athalante
Quand ie voy le mignard fouris
De cette adorable Cloris,
La voila plus fraiche que glace,
Vertu-chou qu’elle a bonne grace,
Que ses yeux sont vifs & perçans,
Il me semble que ie les sens
Lancer des rayons pleins de flame
Qui penetrent le corps & l’ame.
Te souuient-il pas de Daphné,
Dont Phebus souffrant en damné,
Souffroit tous les plaisirs sans honte ?
I’aimerois mieux l’œil de Madonte
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Anonyme [1649], LE COVRS DE LA REYNE : OV, LE GRAND PROMENOIR DES PARISIENS. , françaisRéférence RIM : M0_836. Cote locale : C_2_43.