Anonyme [1649], LE TI ΘEION DE LA MALADIE DE L’ESTAT. Piece docte & curieuse. , françaisRéférence RIM : M0_3775. Cote locale : A_7_56.
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mauuaises exhalaisons : & alleguent, que le diuin Hypocrate
garentit toute la Grece d’vne horrible peste,
ayant fait dest ourner les vents qui portoient l’infection
auec l’air, & s’acquit délors ce tiltre de Sauueur
de la Grece.

 

Voulez-vous encore vne autre exposition, il s’en
trouue qui disent que le Ti Oeion, qu’Hipocrate reconnoist
és maladies populaires, n’est autre chose
sinon qu’elles sont beaucoup plus difficiles à guerir
qu’à connoistre, encore bien qu’il ait quelque chose
de caché qui soit au dessus des regles de l’art, & des
remedes ordinaires ; c’est pourquoy on a inuenté
d’extraordinaires, & composé des alexiterions, alexipharmacons,
dans lesquels entrent toute sorte de
simples racines, herbes, fleurs, feuilles, bois, semences,
& vne Kyrielle d’autre drogues, que vous trouuerez
tout au long dans l’Antidotaire, en la description
de la Theriaque d’Andromachus.

Enfin pour la bonne bouche, ie vous ay reserué
la plus subtile exposition, & qui vous rendra estonnez
quand vous lirez que Ti Oeion, signifie en ce texte
d’Hypocrate quelque chose de malin, voire de diabolique :
& à cette exposition rien n’y manque, ny
raisons, ny authoritez ; car disent ceux qui l’ont proposée,
les plus graues Autheurs appellẽt diuin tout ce
qui excelle en grandeur, soit bon ou mauuais, & pour
cette cause les demons estoient appellez dieux, dit
vn Ancien, dij vocantur licet natura sint Dæmones.

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Anonyme [1649], LE TI ΘEION DE LA MALADIE DE L’ESTAT. Piece docte & curieuse. , françaisRéférence RIM : M0_3775. Cote locale : A_7_56.