Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT LYS. DOVZIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_12.
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C’est ce que l’on faisoit pleins de resioüyssance,
De voir auant la mort le repos dans la France.

 

 


Aussi-tost que le jour commença de paroistre,
Ie vis sur l’Horison, vn blesme Soleil naistre,
Qui ne nous menaçoit que d’abondance d’eaux,
Capables de grossir les plus profonds ruisseaux ;
Neantmoins contemplant l’estoille matinale,
Qui chaste ne peut-estre à vne autre esgale ;
D’autant qu’elle à pouuoir de donner le serain,
Et de rendre le soit semblable au matin.
Ie fus lors estonné d’entendre des merueilles,
Qui flattoient mes esprits, & charmoient mes oreilles ;
I’entendis le doux son d’vn viollon plaisant,
Lequel seul se rendoit capable & suffisant,
De donner vn bon jour, à vne aymée Maistresse
Toute pleine d’amour, de beauté, & d’adresse.

 

 


Ie conçeus dés l’abord que ie sentois le temps,
Qui nous faisoit jadis sçauourer le Prin-temps :
Et si ce n’eusse esté en la Sepmaine-Sainte,
I’eusse creu cette joye comme friuolle ou feinte :
Mais il est tres certain que c’estoit vn bon jour
De Paix, qui venoit faire en ce lieu son sejour.

 

 


Ie me leue aussi-tost, & tout remply de joye,
Ie m’en vay en l’Eglise où mes genoüils ie ploye,
Remerciant ce Dieu, qui finit les combats,
Et qui sçait mettre en Paix les plus fascheux debats
Au sortir de ce lieu construit pour l’oraison,
I’eus desir de venir habiter ma maison ;
Mais ie fus diuerty par vn homme sçauant,
Qui m’auoit rencontré deux iours auparauant,
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Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT LYS. DOVZIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_12.