La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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la fin, il ne respire que les magnificences, &
les Pompes seculieres. Mais la vertu d’humilité,
reprime ces sentimens de vanité, elle estouffe les
mouuemens de complaisance, & tient vn cœur
tousiours égal parmi les éclats de l’honneur, & de
la gloire mondaine. Comme les personnes de
neant, ne se trouuent point dans les applaudissemens
populaires, que les arcs de triomphe ne
leur sont point dressés, que les villes, & les prouinces
ne les viẽnent pas receuoir auec des signes
d’vne satisfaction publique ; elles n’ont pas tant
de necessité de l’humilité, qu’vn Prince Souuerain,
éleué en la Cour, nourri dans le sein de la
fortune, exposé à la veuë de tout le monde, assis
dans vn magnifique Thrône, & enuironné de la
fleur de sa Noblesse.

 

Il faut proportionner l’humilité à l’excellence
de la personne, & tirer la mesure de la gloire,
de celle de la bassesse ; ie veux dire, que tant plus
les Roys sont éleués au dessus des mortels, d’autant
plus ont-ils besoin de cette Royale vertu, qui
seruira de fondement à leur Empire. Et si dans
les édifices materiels, nous voyons que les Architectes
ont coutume d’éleuer de puissans bastimens,
sur des fondemens inebranlables, & qu’ils
se contentent de bastir vne méchante cabanne,
sur deux ou trois pierres de taille ; De mesme, ny
a t’il point de danger, d’éleuer vne fortune assés
mediocre, sur vne humilité ordinaire : Mais

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