La Mère de Dieu, Pierre de (dit Bertius, Abraham) [1647], LES VERTVS ROYALES D’VN IEVNE PRINCE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : B_1_1.
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assés posseder les volontés de ses subiects : nous
lisons bien dans les Histoires de plusieurs Monarques,
qui pour auoir vsé de trop de violence
pour se faire craindre, se sont rendus miserables,
& ont finy leurs vies, d’vne façon toute tragique ;
Mais nous ne remarquons pas que ceux qui
ont Regné auec plus d’amour que de crainte,
ayent mal reussi dans leur Gouuernement, ny que
leur memoire ait esté odieuse à la Posterité ; au
contraire, leur souuenir est plus agreable que le
doux concert d’vne Musique, la varieté des couleurs,
ou le diuertissement des compagnies. Tels
ont esté les LOVIS, les HENRYS, les PHILIPPES,
les HVGVES CAPETS, les CHARLEMAGNES,
& vne infinité d’autres grands
Heros, qui ont occupé le Thrône de la France,
& ont Regné dans les cœurs de leurs subiects,
auec beaucoup plus d’auantage, que sur leurs vies,
ou les biens de fortune ; d’où vient que les Siecles
ne terniront iamais l’éclat de leur memoire.

 

Iamais
Prince aimé
de son
peuple, n’a
mal reussi
dans son
Gouuernement.

On a remarqué par la decadence des Monarchies,
que la crainte n’est pas si fauorable aux
Souuerains, que l’amour, & que les subiects ont
tasché de secouër l’obeїssance des Princes, au
mesme temps qu’ils ont voulu renoncer à l’affection
des peuples, par la seuerité de leur Gouuernement.
N’allons pas chercher des exemples,
dans les Siecles passés, puis que celuy cy nous en
fournit de tres-authentiques : i’attribuë les desordres,

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