Anonyme [1649], SECOND SERMON DE L’EVCHARISTIE POVR LE DIMANCHE DE L’OCTAVE. SECONDE PARTIE. Preschée par le R. P. A. D. , français, latinRéférence RIM : M4_75. Cote locale : C_10_9.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 8 --

de son Pere Isaac, sa Mere industrieuse, & qui l’affectionnoit
extraordinairement le couurit des plus beaux
habits qu’eut Esaü son frere ; elle le poudra de tant de muse,
de Cypre, d’Iris, qu’il sembloit que la maison fut vn
Iardin, où toutes les plus rares senteurs de l’Arabie estoient
ramassées. Et Origene remarque que bien que le Fils de
Dieu soit né dans vne estable tres-pauure qu’il ayt perdu
la vie sur vn Caluaire infame, parmy les charognes & les
puanteurs des corps morts, que lors qu’il a voulu faire ce
festin d’amour à ses Disciples qu’il a choisi vn lieu magnifique,
& digne d’vn si rare banquet, Demonstrabit vobis
cœnaculum grande stratum. Et Carthagene rapporte que cét
aymable Sauueur voulant donner son Sang à boire à ses
mesme Disciples, ne se contenta pas d’vn vase d’or, mais
choisit vne pierre pretieuse nommée Agathe, que l’on voit
encore à Valence dans vne celebre Eglise. Ie suis rauy
quand i’entens parler S. Hierosme, qui proteste que lors
que quelque phantosme de nuict troublant son imagination
luy a causé des songes deshonnestes, qu’il n’ose pas
entrer dans le Temple des Martyrs. Et Abulensis parlant
du peché d’Oza, qui fut puny pour auoir touché l’Arche
d’Alliance, n’en trouue point d’autre cause sinon qu’il
auoit couché la nuict auparaunt auec sa propre femme, &
encor qu’il ne fut pas criminel pour luy auoir rendu ce deuoir,
qu’il n’estoit pas assez innocent pour toucher vne
chose si Saincte. C’est vn conseil que S. Paul, le Concile
Elibertin, & quelques Peres de l’Eglise donnent aux
hommes qui sont mariez de s’abstenir quelques iours des
libertez que permet le Mariage, lors qu’il est question de
s’approcher de la Communion, & Denys Alexandrin en
vne certaine Epistre qu’il a fait, dit ; que les femmes deuotes
qui frequentent souuent le S. Sacrement de l’Autel
doiuent par respect & reuerence s’en esloigner, lors qu’elles
sont dans les infirmitez ausquelles la nature les a rendu
sujettes, Si piœ & fideles sint non debent sic affectœ attingere
corpus, & sanguinem Domini. Que si Dieu demande vne
si grande pureté à nos corps, qu’elle doit estre celle de nos
Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1649], SECOND SERMON DE L’EVCHARISTIE POVR LE DIMANCHE DE L’OCTAVE. SECONDE PARTIE. Preschée par le R. P. A. D. , français, latinRéférence RIM : M4_75. Cote locale : C_10_9.