Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.
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à Dieu ce que vous luy deuez, exterminant les
impietez & les crimes abominables qui ont contraint
sa justice d’appesantir sa main sur nous par
les fleaux qui nous accablent. Rendez à la Reyne
vostre mere en qualité de fils ce que Dieu vous oblige
de luy rendre, & reünissez à vous par vostre bonté
& par vn oubly du passé toute la maison Royale.
Rendez à vos peuples ce que vous leur deuez, non
seulement en qualité de Roy, mais de pere, puis
que les sujets d’vn Roy Tres Chrestien ne sont pas
seulement ses sujets, mais ses enfans. Choisissez
pour Ministres les plus grands personnages & les
plus vertueux de vostre Estat, Que le seul nom de
Fauory vous soit en horreur, par le souuenir de tant
de maux que ceux qui ont remply ces places fatales
aux Monarques & aux Monarchies ont causez à vostre
Royaume. Faites refleurir la Iustice. Restablissez
la discipline militaire. Reglez les desordres
des Finances. Bannissez le luxe. Enrichissez vos
Prouinces par l’augmentation du commerce sur la
mer & sur la terre : Et faites auec l’assistance de Dieu,
que par vn changement miraculeux & digne du fils
aisné de l’Eglise on voye succeder la pieté à l’impieté,
l’vnion a la diuision, la Iustice à l’iniustice, la
discipline à la licence, l’ordre au desordre, la modestie
au luxe, l’abondance à la necessité ; & enfin
vn siecle d’or à l’vn des plus mal-heureux siecles qui
fut iamais.

 

Mais, SIRE, vn si grand ouurage ne peut s’accomplir
que dans le calme : ce calme ne peut arriuer
que par la paix generale : cette paix generale ne se
peut faire qu’en suitte d’vne paix domestique ferme
& asseurée : cette paix domestique ne peut estre ferme
& asseurée que par l’éloignement du Cardinal :
cét éloignement ne dépend que d’vne seule parole
de vostre Maiesté Ainsi, SIRE, si iamais Roy a pû

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Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.