Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 38 --

qu’elles ne sont, ce n’estoit pas grande reprehension ;
car ce que nous n’auons pas veu, nous le prenons
des mains d’autruy & à credit ; & ie voy qu’à escient
il recite par fois diuersement mesme histoire : comme
le iugement des ttois meilleurs Capitaines qui
eussent este par Hannibal, il est autrement en la
vie de Flaminius, autrement en celle de Pyrrhus,
Mais de le charger d’auoir pris pour argent content,
des choses incroyables & impossibles : c’est accuser
de faute de iugement, le plus iudicieux autheur du
monde. Et voicy son exemple : Comme, ce dit il,
quand il recite qu’vn enfant de Lacedemone se laissa
deschirer tout le ventre à vn renardeau qu’il auoit
dérobe, & le tenoit caché sous la robbe, iusques à
mourir plutost que découurir son larcin. Ie trouue
en premier lieu cét exemple mal choisi : dautant
qu’il est bien mal-aisé de borner les efforts des facultez
de l’ame, là où des forces corporelles, nous auons
plus de loy de les limiter & connoistre : Et à cette
cause, si ç’eust esté à moy à faire, i’eusse plutost
choisi vn exemple de cette seconde sorte : & il y en a
de moins croyables : Comme entre autres, ce qu’il
recite de Pyrrhus, qui tout blessé qu’il estoit, il donna
si grand coup d’épée à vn sien ennemy armé de
toutes pieces, qu’il le fendit du haut de la teste iusqu’au
bas, si que le corps se partit en deux parts. En
son exemple, ie n’y trouue pas grand miracle, ny ne
reçoy l’excuse dequoy il couure Plutarque d’auoir
adiousté ce mot, comme on dit, pour nous aduertir,
& tenir en bride nostre creance : car si ce n’est
aux choses receuës par authorité & reuerence d’ancienneté
ou de religion, il n’eust voulu ny receuoir
luy-mesme, ny nous proposer à croire, choses de
soy incroyables : Et que ce mot, comme on dit, il ne
l’employe pas en ce lieu pour cét effet, il est aisé à
voir, par ce que luy-mesme nous raconte ailleurs
Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1652], OVIDE PARLANT A TIESTE, Luy monstrant l’ordre qu’il doit tenir pour gouuerner vn Estat, & le rendre victorieux malgré ses Ennemis. I. Que la Coustume doit estre obseruée, sans que l’on y puisse mettre empeschement. II. Que les Loix receuës, ne se doiuent aucunement changer. III. Que l’Espée roüillée de Iustice, peut perdre le Mazarin par ses nouuelles Loix. IV. Que les Loix permettent d’appeler mains ennemies pour esuiter vne continuelle guerre. V. Que les Vertus modernes, ce doiuent loüer autant que les anciennes. VI. Que son Altesse Royalle, Messieurs les Princes, & le Parlement, sont obligez de retirer le Roy d’entre les mains du Mazarin. , français, latinRéférence RIM : M0_2637. Cote locale : C_12_36.