Anonyme [1652], LES PARADOXES DE L’ESLOIGNEMENT DE MAZARIN : Pour sçauoir, I. S’il se tiendra tousiours loin de la Cour, ou si son retour se fera dans peu de iours comme on le croit. II. Si nous deuons nous réjoüir ou nous affliger de son depart. III. Si son esloignement nous produira la paix ou la guerre. IV. Et si nous trouuerons la fin de nos maux en ce bien tant souhaité. AVEC VN CVRIEVX EXAMEN de la conduite & des intentions de Messieurs les Princes, & du Coadjuteur. , françaisRéférence RIM : M0_2678. Cote locale : B_13_54.
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faudroit que Mazarin eust des qualitez qui luy
manquent, & que sa vertu luy fournist vne autorité
qu’il n’a pas ? Puis que la paix, qui est vn
don du Ciel, semble descendre lors qu’elle nous
arriue, au lieu qu’on ne peut conceuoir rien de
plus bas & de plus abject que Mazarin. Certes,
quoy qu’on en die, & de quelle façon qu’on en
iuge, i’ay beaucoup de peine à croire que Mazarin
ait des forces ou des merites proportionnez
à la grandeur de cette entreprise, & ie doute
mesme si quelque presomptueux qu’il soit, il
croit auoir des qualitez qui le fissent heureusement
subsister en France en temps de paix, ou
le danger des seditions est dautant plus grand,
qu’on a moins de forces prestes pour les reprimer.
Il sçait qu’vn feu caché sous la cendre se
re rallume auec vne merueilleuse facilité, que si
les peuples acceptoient la paix de sa main, le miserable
estat auquel ils se trouuent maintenant, y
forceroit seul leur foiblesse, si bien qu’ils ne tarderoient
à reprendre les sentimens de leur haine
contre luy, qu’autant qu’ils resteroient dans l’abysme
de la plus profonde misere. Mais derechef
que peut-on conceuoir de plus incompatible
auec la paix, que l’iniustice & le desordre ?
Et quel acte d’iniustice peut estre plus grand,
que de voir le Mazarin & les Partisans ioüir heureusement
en pleine paix, à la veuë de tout le
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Anonyme [1652], LES PARADOXES DE L’ESLOIGNEMENT DE MAZARIN : Pour sçauoir, I. S’il se tiendra tousiours loin de la Cour, ou si son retour se fera dans peu de iours comme on le croit. II. Si nous deuons nous réjoüir ou nous affliger de son depart. III. Si son esloignement nous produira la paix ou la guerre. IV. Et si nous trouuerons la fin de nos maux en ce bien tant souhaité. AVEC VN CVRIEVX EXAMEN de la conduite & des intentions de Messieurs les Princes, & du Coadjuteur. , françaisRéférence RIM : M0_2678. Cote locale : B_13_54.