Anonyme [1649], APOLOGIE DES NORMANS AV ROY POVR LA IVSTIFICATION DE LEVRS ARMES. , françaisRéférence RIM : M0_113. Cote locale : A_2_20.
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Il faut, Sire, que ce bouc Emissaire porte la malediction des
Peuples : tout le sang respandu dont il est le supresme coulpable
qui a monté iusques au Throsne de Dieu pour en poursuiure
la punirion, inuite vostre Maiesté a ne la differer pas.

Quoy que vous soyez au milieu de la tyrannie, vos ordres
n’auront pas moins leurs effects, desabusez vous seulement, Sire,
& souhaittez ; parmy les lasches Parasites de sa fureur il y a des
fidelles à V. M qui peuuent rompre vos chaines : C’est pour les
soustenir que Paris a pris les armes & que son Peuple le plus constant
de la France dans son affection pour ses Rois fait esclatter la
generosité a l’imitation de laquelle nous nous preparons.

Il y a long temps que nous demandions au Ciel cette occasion
pour exterminer les Tyrans ; Paris n’auroit pas l’honneur que
nous luy enuions d’auoir le premier trauaillé pour leur ruine, si
nous auions eu l’approbation de nostre Parlement pour l’entreprendre,
& la valeur du Duc de Longueuille pour nous commander.

Maintenant nous auons l’vne & l’autre, & il ne nous reste que
quelques voleurs à faire pendre puis nous sommes à vous pour
poursuiure leur Chef : Nous auons, Sire, tous iuré son extermination ;
nous la iurons encore, & protestons par la fidelité que
nous deuons à vostre Majesté, par nostre sang que nous voulons
respandre pour abattre la Tyrannie, & releuer nos priuileges accordez,
& si religieusement conseruez par vos predecesseurs Rois,
que son auarice a violez en tous les ordres ; par nostre vie que nous
auons desuoüée pour mettre fin à nos miseres ; par nos femmes,
par nos enfans qui nous pressent de venger le sang de leurs parens,
morts, peris, ou miserable : Enfin par tout ce qui nous est plus
cher, que nous voulons tous cesser de viure, auant que de cesser la
poursuite du plus meschant de tous les persecuteurs qui nous
ayent opprimez.

C’est, Sire, la resolution de vos peuples, que nous ne doutons
point que vostre Majesté n’approuue, estant si pleinement instruite
de la iustice de nos desseins assez iustifiez, puis qu’ils ne tendent
qu’à la conseruation de sa personne & de son authorité ; & que nostre
salut que nous y cherchons n’en est l’obiet que pour sa gloire.

Puissions nous, Sire, auec l’aide du Ciel, nous monstrer par cette

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