Anonyme [1649 [?]], LE PREDICATEVR DEGVISE , françaisRéférence RIM : M0_2838. Cote locale : C_6_63.
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le mal, sans en connoistre les remedes,
ou du moins sans pouuoir y en apporter, & son
esprit embarrassé de mille accidens qui se presenteront
tantost à ses yeux, tantost à sa memoire,
& puis à sa pensée, se fera à luy mesme des
blessures que le temps ny sa prudence ne
pourroit iamais guerir ? quelle vertu aura acquis
vn homme d’honneur, pour sçauoir que
la plus-part des Ministres d’Estat n’en ont
point ; que leurs maximes sont directement opposées
à celles du Ciel ; qu’ils approuuent toutes
sortes de Religions, sans en auoir aucune ?
que leur conscience est renfermée dans leurs
coffres ; qu’ils ont moins de foy que les Payens,
& que c’est d’eux dont a parlé autrefois Aristote,
quand il a dit que de mauuuais Citoyens
on en pouuoit faire de bons Officiers. Quel
aduantage de doctrine possedera vn esprit accomply
& consommé dans les bonnes Lettres,
quand il lira que tous les Cardinaux de Rome
ne sont pas Saincts, & que ce n’est pas d’auiourd’huy
qu’il s’en est trouué qui se sont esleuez
à cette dignité glorieuse par les voyes de
la malice, & de la fourbe ? De mesme que cét
Empereur qui trouua de la nourriture dans le
poison qui donne la mort aux autres ; comme
se desesperé qui rencontra vn thresor dans le
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Anonyme [1649 [?]], LE PREDICATEVR DEGVISE , françaisRéférence RIM : M0_2838. Cote locale : C_6_63.