Pellaut, Philippe [signé] [1651], CODICILLE ET SVITE DV TESTAMENT de tres-honorable, tres-illustre, & tres-puissante Princesse, CHARLOTTE MARGVERITTE DE MONTMORENCY, PRINCESSE DOVAIRIERE DE CONDÉ, DVCHESSE DE MONTMORENCY, & de Chasteau-Roux, Dame de Chantilly, de Merlou, & autres Terres & Seigneuries. Decedée à Chastillon sur Loin le deuxiéme Decembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_705. Cote locale : B_6_3.
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CODICILLE,
ET
SVITE DV TESTAMENT
DE TRES HONORABLE, TRES ILLVSTRE,
ET TRES-PVISSANTE PRINCESSE
MARGVERITTE CHARLOTTE
DE MONTMORENCY,
PRINCESSE DOVAIRIERE
DE CONDÉ,
DVCHESSE DE MONTMORENCY,
& de Chasteau-Roux, Dame de Chantilly, de Merlou,
& autres Terres & Seigneuries, decedée à
Chastillon sur Loin le 2. Decembre 1650.

CE iourd’huy Lundy dernier iour d’Octobre
mil six cens cinquante, deux
heures apres minuit, pardeuant moy Philippes
Pellaut, Notaire en la ville de Chastillon
sous-signé, fut presente en personne,

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tres-honorable, tres-illustre, & tres-puissante
Princesse Charlotte Margueritte
de Montmorency, Princesse Doüairiere de
Condé, Duchesse de Montmorency, &
de Chasteau-Roux, Dame de Chantilly, &
de Merlou, & autres terres & Seigneuries,
laquelle estant de present au chasteau de
Chastillon. Malade quand au corps, toutesfois
saine d’esprit & d’entendement, &
dans les considerations qu’il n’y a rien plus
certain que la mort, ny rien plus incertain
que l’heure d’icelle, a declaré que cy-deuant
elle a fait son testament, & ordonnance
de derniere volonté escrit, & signé
de sa main, lequel testament elle a approuué,
& approuue par ces presentes ; declarant
qu’elle veut & entend qu’il sorte son
plein & entier effet en toutes ses circõstances,
& en augmentant iceluy testament, a
declaré par ces presentes, qu’elle a donné
& donne à tres-haute, & puissante-Dame
Elizabeth Angelique de Montmorency,
veufue de feu haut & puissant Seigneur,
Gaspard Comte de Colligny, viuant Duc
de Chastillon, sa cousine, le chasteau,
terres & Seigneuries de Merlou proche de

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Chantilly reuenu d’icelles, ses apartenances
& dependances, sans en faire aucune reserue,
auec tous & chacuns ses meubles, de
quelque nature, qualité & valleur qu’ils
soient, qui sont à present dans ledit chasteau
de Merlou, & mettairies, & autres
bastimens dependans de ladite terre & Seigneurie
de Merlou, pour du tout ioüir par
ladite Dame Duchesse de Chastillon, en
tous fruits, profits & emolumens quelconques
sa vie durant seulement, à la charge
qu’apres sa mort, ledit chasteau, terres &
Seigneuries, retourneront aux enfans &
heritiers de madite Dame Princesse Doüairiere
de Condé, ensemble tous lesdits meubles
en l’estat qu’ils se trouueront tous,
sans que ladite Dame Duchesse de Chastillon
soit tenuë d’en faire aucune estimation,
ny payer le prix d’iceux, ny les heritiers,
à condition de payer par elle pendant
ladite ioüissance, les charges d’icelle
terre & Seigneurie, & entretenir les bastimens
tant dudit chasteau, qu’autres en
dependans.

 

Plus a aussi declaré qu’elle a encore donné
à ladite Dame Duchesse de Chastillon

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son gros tour de perles, sa grosse chaisne de
perles, & sa grande boëte de diamans,
pour & icelles perles, diamans luy estre
propres : & en cas que lesdites perles & diamans
se trouuent encores en nature, & en
la possession de ladite Dame Duchesse de
Chastillon ou de ses heritiers apres son deceds,
veut & entend madite Dame Princesse,
qu’icelles perles & diamans soient
donnez à Monsieur le Duc de Chastillon
fils de ladite Dame Duchesse, auquel elle
en a fait don, à condition toutesfois qu’il
demeurera toûjours Catholique, Apostolique
& Romain. Et si lors du deceds de
ladite Dame Duchesse de Chastillon, il se
trouuoit qu’il eust changé de Religion,
madite Dame entend que lesdites perles &
diamans appartiẽnent à Monsieur le Comte
de Bouteuille son cousin, frere de madite
Dame Duchesse de Chastillon, duquel
audit cas elle en a fait don, le tout en
reconnoissance de l’amour que ladite Dame
Duchesse a tousiours eu pour elle, & de l’assistance
qu’elle luy a renduë, & rend encore
à present dans ses malheurs & afflictions :
& au cas qu’il se trouue que madite

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Dame eut disposé par sondit testament,
au profit d’vne ou plusieurs personnes
desdites terres & Seigneuries de
Merlou, & desdires perles & diamans, cy-dessus,
madite Dame Princesse a declaré
qu’elle reuoque le don qu’elle en pourroit
auoir fait ; ains veut & entend comme
dit est, qu’ils soient baillez & deliurez
apres son deceds à ladite Dame Duchesse
de Chastillon, aux clauses & conditions
cy-dessus, declarant au surplus
qu’elle approuue sondit testament comme
dit est.

 

Plus a declaré qu’elle donne à Monsieur
l’Abbé de Rocquette, domestique de Monseigneur
le Prince de Conty son fils, six mil
liures pout vne fois payé.

Plus madite Dame a reconnu & reconnoist,
qu’Anne Perron, & Margueritte
Cappon ses femmes de chambre, luy ont
presté chaoune trois mil liures qu’elle leur
doit, lesquelles sommes elle veut & entend
leur estre renduës, & outre qu’il leur
soit payé à chacune d’elles mille liures pour
& outre ce qu’elle leur pourroit auoir
donné par sondit testament cy-deuant

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fait, pour les bons & agreables seruices
qu’elles luy ont rendu.

 

Plus madite Dame Princesse, a declaré
qu elle desire que ladite Anne Perron sa
premiere femme de Chambre, ensemble
ledit Capellan Controoleur de sa Maison,
ayent leur vie durant leur logement,
& habitation dans l’Hostel de Condé.

Plus veut & entend madite Dame Princesse,
qu’apres son deceds, Messeigneurs
ses enfans & heritiers, continuent ausdites
Anne Perron, Marie Guichard, Françoise
le Rouge, Margueritte Cappon, &
Françoise Richard ses femmes de Chambre,
les gaiges & appointemens qu’elle a
accoustumé leur donner, & cependant
leur vie seulement pour les recompenser
des bons seruices, qu’elles luy ont rendus,
& pour les obliger à prier Dieu pour
elle.

Laquelle augmentation de testament,
madite Dame Princesse a dit de sa propre
bouche, & laquelle luy a esté leuë & releuë
de mot à mot par le Notaire sous-signé,
qui a declaré l’auoir bien entendu
& exprimé, & que telle est sa volonté,

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& pour l’execution de la presente, elle a
nommé & nomme la personne de Monsieur
le President de Nesmond, lequel elle prie
de vouloir prendre la peine. Car ainsi &c.
promettante, renonçante, presence de Me.
Iean de Ferrier Docteur en Theologie, Seigneur
de Cambray, noble homme Paul
Dubé Docteur en Medecine, & venerable
& discrete personne Monsieur Iacques Marchandon
Prestre, Chantre & curé dudit
Chastillon, tesmoins à ce appellez, lesquels
auec madite Dame Princesse, ont signé la
minutte des presentes auec ledit Curé suiuant
l’ordre. Signé

 

PELLAVT.

CODICILLE SECOND.

FVT presente en personne madite Dame
Princesse Doüairiere de Condé, laquelle
a declaré de sa propre bouche, qu’elle
a cy-deuant mis entre les mains du sieur
Delmans son Escuyer, neuf mil liures enuiron
le mois d’Auril dernier en partant de
Chantilly, sur laquelle somme elle desire

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qu’il se paye de ce que madite Dame Princesse
luy peut deuoir, & le surplus qui restera
de ladite somme de neuf mil liures luy
estant payé, declare qu’elle en fait don audit
sieur Delmas.

 

Plus madite Dame Princesse, a donné à la
Dame de Bugugun, trois mil liures pour &c.

Plus au sieur de Blanchefort quinze cens
ures pour &c.

Plus au sieur de Blanchefort Cheualier,
mil liures pour &c.

Plus au Conuent des Carmelites de Bourges,
cinq mil liures pour &c.

Plus madite Dame Princesse a declaré,
qu’elle veut & entend que Barut son Concierge
& sa femme, ayent leur logement
dans l’Hostel de Condé leur vie durant.

Plus madite Dame Princesse, veut & entend
que la Dame l’Aduocat sa premiere
Dame d’honneur ait son logement sa vie
durant dans l’Hostel de Condé auec les mesmes
gages & appointemens que madite Dame
a de coustume luy bailler tous les ans, &
qu’elle en ioüyra sa vie durant.

Plus veut & entend madite Dame Princesse,
que Madame de Chasteau-Grand, ait

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aussi son logement dans l’Hostel de Condé,
auec les mesmes gages & appointemens
aussi sa vie durant.

 

Plus au sieur de l’Esbonne son Escuzer, la
Capitainerie du chasteau de Seuze,
aux gages & appointemens de quinze cens
liures par an qui seront pris sur le reuenu de
ladite terre, dont elle veut & entend que
ledit sieur de l’Esbonne joüisse sa vie durant.

Plus madite Dame Princesse, a donné &
donne au nommé Noyers vn de ses Valets
de Chambre, mil liures pour &c.

Plus madite Dame Princesse, veut & ordõne
qu’il soit donné tous les ans pour l’entretien
de la Charité de Chantilly establie
par madite Dame Princesse, mil liures par
an, à prendre sur le reuenu de ladite terre,
pour l’entretien, nourriture, & soulagement
des pauures.

Plus madite Dame donne au sieur Guenault
son Medecin pour &c. la somme de
trois mil liures.

Laquelle augmentation a esté leuë, & releuë
à madite Dame Princesse, ensemble le
testament cy-dessus, lesquels elle a dit auoir
bien entendu estre sa volonté, declarant

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qu’elle nomme ledit sieur President pour en
executer iceux. Car ainsi &c. promettante
&c. obligeante &c. renonçante &c. presens
ledit sieur de Cambray, ledit sieur Marchandon,
& Pierre de Pullerne Chirurgien
demeurant à Montfort, qui ont auec madite
Dame Princesse & Notaire sous-signé, signé
la minutte des prefentes, suiuant l’Ordonnance
le treiziesme iour de Nouembre
mil six cens cinquante, au chasteau de Chastillon
enuiron l’heure de neuf-heures du
soir.

 

Signé, PELLAVT.

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Pellaut, Philippe [signé] [1651], CODICILLE ET SVITE DV TESTAMENT de tres-honorable, tres-illustre, & tres-puissante Princesse, CHARLOTTE MARGVERITTE DE MONTMORENCY, PRINCESSE DOVAIRIERE DE CONDÉ, DVCHESSE DE MONTMORENCY, & de Chasteau-Roux, Dame de Chantilly, de Merlou, & autres Terres & Seigneuries. Decedée à Chastillon sur Loin le deuxiéme Decembre 1650. , françaisRéférence RIM : M0_705. Cote locale : B_6_3.