CE IOVR, la Cour toutes les Chambres
assemblées, le Sieur Coadjuteur à l’Archeuesché
de Paris, a dit, Que Monsieur le
Prince de Conty, qui est indisposé, l’auoit
chargé de dire à la Cour, Que hier il receut nouuelle
de l’Archiduc, qui luy mande, qu’estant entré en France
il desire de leuer le soubçon que l’on pourroit prendre
de sa marche, & faire conoistre à tout le Royaume, qu’il
y vient chercher la Paix, & non pas faire la guerre, Pour
cét effet, offre d’arrester ses armes, pourueu que la Reyne
donne des Deputez pour terminer tous les differends
des Couronnes, Que ledit Sieur Prince de Conty
n’auoit pas iugé à propos de laisser passer cette occasion
si glorieuse à la France, si importante & si fauorable
à la Chrestienté ; Auoit pour ce sujet enuoyé aux
Deputez de sa part, ordre d’insister sur cette Proposition,
Supplioit la Compagnie d’en considerer l’importance,
& de donner le mesme ordre à ses Deputez,
Protestant de ne rien tant desirer au monde, & d’y sacrifier
tous les interests particuliers ; Et si l’Archiduc
se vouloit preualoir de l’estat auquel se trouue presentement
la France, declare ledit Sieur Prince de Conty,

qu’il est prest de rendre au Roy & au Public, tous les
tesmoignages d’affection, de seruice & d’obeïssance
que doit vne personne de sa naissance. Et sur ce oüy
le Procureur General, La matiere mise en deliberation ;
LADITE COVR a arresté, qu’il en sera fait registre,
autant duquel sera enuoyé aux Deputez de ladite Cour
estans à Sainct Germain, pour le faire sçauoir au Roy
& à la Reyne, pour en disposer selon sa volonté.
FAICT en Parlement le vingt-deuxiéme Mars mil six
cens quarente-neuf. Signé, DV TILLET.

Collationné à l’original par moy Conseiller Secretaire
du Roy & de ses Finances.