Du Tillet [signé] [1652], ARREST DE LA COVR DE PARLEMENT, LES PRINCES, ET TOVTES LES Chambres assemblées, le 22. Aoust 1652. Pour remercier le Roy de l’esloignement du Cardinal Mazarin, & supplier sa Majesté de retourner dans sa bonne Ville de Paris; & de rendre le calme à son Estat. , françaisRéférence RIM : M0_329. Cote locale : B_11_15.
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ARREST
DE LA COVR
DE PARLEMENT,
LES PRINCES, ET TOVTES LES
Chambres assemblées, le 22. Aoust 1652.

Pour remercier le Roy de l’esloignement du Cardinal
Mazarin, & supplier sa Majesté de retourner
dans sa bonne Ville de Paris ; & de
rendre le calme à son Estat.

AVEC LA DECLARATION
de Messieurs les Princes.

A PARIS ;
Chez IACOB CHEVALIER, prés Saint Iean
de Latran.

M. DC. LII.

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Extrait des Registres de Parlement.

CE jour la Cour toutes les Chambres assemblées
en presence de Beschefer Substirud
pour le Procureur General du Roy Monsieur
le Due d’Orleans, & apres luy le sieur Prince de
Condé ont dit qu’ils auoient assez fait cognoistre
de viue voix & par leurs Declarations faites
en la Cour que le sujet pour lequel ils auoient
pris les armes, n’estoit que pour l’esloignement
du Cardinal Mazarin hors le Royaume. Que
sur les aduis à eux donnez ils apportoient à la
Cour leurs Declarations signées, contenue en
ces termes :

LA resolution qu’a pris le Roy de faire sortir
le Cardinal Mazarin hors du Royaume,
dans la conjoncture presente ; iustifie
d’vne telle sorte ce que nous auons fait pour
l’empescher d’y r’entrer : Et depuis qu’il y est
de retour, pour le faire sortir, que personne
ne peut plus blasmer nostre conduite auec raison.
Aussi ceux qui ont voulu authoriser sa des-

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[1 ligne ill.] leguer autre chose sinon qu’il n’estoit que le
pretexte de la guerre, & qu’elle auoit des
causes que son esloignement ne seroit pas capable
d’oster. Mais, comme nous protestans
qu’il a esté le seul & veritable motif qui nous
a mis les armes à la main. Nous venons dans
la Compagnie pour l’asseurer que nous sommes
prests de les poser & d’executer sincerement
les declarations que nous y auons faites
presuposant que sa sortie hors du Royaume
soit affectiue : Et pourueu qu’il plaise à sa Majesté
de faire ce qu’il conuient pour le repos de
son Estat. Et ce qui s’est tousiours pratique
en de semblables occasions qui consiste seulement
à donner vne Amnistie generale en
bonne forme, & esloigner les trouppes des enuirons
de Paris, & retirer celles qui sont dans
la [1 mot ill.] & dans les Prouinces pour
les empescher ailleurs sur les Frontieres : Et à restablir
les choses au mesme estat qu’elles etoient
auant les presens mouuemens & particulierement
ce qui concerne la revnion du Parlement
& donner vne route & seureté pour la
retraite des trouppes estrangeres qui sont sous
nostre commandement. Nous sommes tous

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disposez à enuoyer exprés à sa Majesté pour luy
faire entendre les mesmes choses auec tout le
respect que Nous luy deuons, ne doutant
point que la Compagnie ne le juge ainsi à
propos, & de Nous conformer aux sentimens
qu’elle prendra dans vne occasion aussi importante
qu’est celle-cy, & d où despend la
tranquillité publique. En tesmoing dequoy
Nous auons signé la presente Declaration. Ladite.
Declaration leuë, ouy sur ce ledit Substitud,
qui a dit que c’est par vne exuberance de
bonté & affection que Monsieur Duc d’Orleans
& Monsieur le Prince ont voulu reïterer
verballement, & par escrit les mesmes Declarations
qui ont esté cy-deuant par eux faites en
ce lieu, sans qu’il en fut besoin, parce que dés la
premiere fois qu’elles y ont esté faites il n’y a
personne qui n’ait persuadé qu’elles ne fussent
entierement sinceres & mieux escrites & consignées
dans leur cœur tout Royal que dans le
Registre de la Cour mais puis qu’ils tesmoignoient
tant de bonne volonté pour le bien &
le salut de l’Estat & pour cette Compagnie qu’il
estoit encore necessaire de les supplier de s’employer
vers le Roy pour moyenner son retour
en cette ville de Paris pour l’honnorer & con-

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[1 ligne ill.] le Roy ayant desia par sa bonté fait la premiere
demarche pour luy faire ressentir ses graces,
La Compagnie estoit obligée de faire tout ce
qu’elle sçauroit estre agreable au Roy pour repondre
à ses volontez & luy tesmoigner [1 mot ill.]
quelle [1 mot ill.] l’on luy veut rendre les submissions
& obeissances qu’il peut desirer, & pour
cet effet il luy semble estre expedient de [1 mot ill.]
pour aller vers le Roy le remercier tres-humblement
de ce qu’il a eu esgard aux remonstrances
de son Parlement, Que s’il s’est
passé quelque chose qui luy ait pû deplaire, le
supplier de l’oublier, & s’asseurer des bonnes intentions
de la Compagnie, luy faire pareille
supplication de retourner dans Paris pour asseurer
les peuples & estouffer toutes les deffiances
qui se font formées de part & d’autre pour
fomenter les diuisions. Si la Cour trouue bon
d’adjouster que la Garde des portes soit leuée,
& cesser la leuée des taxes qui ont esté imposées,
ce sera chose agreable au Roy, & que la
deliberation soit portée par tels de Messieurs
qu’il plaira à la Cour deputer apres que l’on aura
sceu que le Roy trouuera bon de les ouïr.
LADITE COVR a arresté & ordonné que le

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Roy sera tres-humblement remercié par deputez
d’icelle de ce qu’il luy a pleu accorder l’esloignement
dudit Cardinal Mazarin, Que les
Compagnies souueraines & les Corps de la ville
seront aduertis & conuiez de faire mesme
deputation, supplier ledit Seigneur Roy de reuenir
à Paris, & l’asseurer de tous deuoirs, respects,
soubmissions, & obeissances, de ses officiers
& sujets. Que ledit sieur Duc d’Orleans,
& ledit sieur Prince seront aussi remerciez de
leur bonne volonté, priez de continuer leur
affection pour la paix du Royaume, & d’enuoyer
incessamment, & au plustost qu’il se pourra
pardeuers sa Majesté pour paracheuer ce qui
est necessaire au bien & repos de l’estat, & à
cette fin demeurera ladite Declaration au Greffe
de ladite Cour. Fait en Parlement le 22.
iour du mois d’Aoust mil six cens cinquante-deux.

 

Signé, DV TILLET.

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Du Tillet [signé] [1652], ARREST DE LA COVR DE PARLEMENT, LES PRINCES, ET TOVTES LES Chambres assemblées, le 22. Aoust 1652. Pour remercier le Roy de l’esloignement du Cardinal Mazarin, & supplier sa Majesté de retourner dans sa bonne Ville de Paris; & de rendre le calme à son Estat. , françaisRéférence RIM : M0_329. Cote locale : B_11_15.