Anonyme [1650], AVIS AV MARESCHAL DE TVRENNE, SVR SON TRAITÉ AVEC les Ennemis de l’Etat. , françaisRéférence RIM : M0_478. Cote locale : D_1_32.
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Elle n’aura iamais de raisons pour vous conuaincre, ny de
prieres pour vous fleschir : Peut-estre que les vnes ou les autres
vous ietteroient dans quelque presomption, de luy accorder
par grace vne chose qu’elle ne veut pas mesme attendre
de vostre deuoir : Et pour vous montrer quel est l’estat de
son egalité, & combien elle est immobile à toutes vos entreprises ;
elle ne veut pas seulement vous iuger digne de sa haine
apres que vous l’auez esté de son amitié : Elle ne songe ny
à vous absoudre ny à vous punir. La plus glorieuse façon de
se vanger des ingrats, n’est pas de punir leur ingratitude ;
c’est d’enseuelir leur memoire, & les condamner à vn oubly
eternel, puis que ce n’est pas assez pour leurs noires actions
qu’elles finissent auec leur vie, si elles ne s’esteignent auec leur
reputation.

Elle croit, comme il est vray, qu’il sera tousiours de la grandeur
de ses inclinations, de ne se ressentir que le plus tard qu’elle
pourra des vices, & de la lascheté de ses ennemis : & comme
elle n’en a point qui panche à la tyrannie ny à la foiblesse,
il faut croire que tout ce qui ne sçaura pas se conseruer dans
son esprit, aura vn dessein formé de se perdre.

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Anonyme [1650], AVIS AV MARESCHAL DE TVRENNE, SVR SON TRAITÉ AVEC les Ennemis de l’Etat. , françaisRéférence RIM : M0_478. Cote locale : D_1_32.