Du Teil [signé] [1649], ODE PANEGYRIQVE A MONSEIGNEVR L’ARCHEVESQVE DE CORINTHE COADIVTEVR de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_2579. Cote locale : C_8_2.
ODE PANEGYRIQVE DES rares Vertus de Monseigneur l’Archeuesque de Corinthe, Coadjuteur de Paris.
VOVS dont toutes les actions Valent des predications, Merueille de l’Eglise, ornement de la France, Prelat docte, & Religieux Qui par vne viue esperance Habitez desia dans les Cieux, Vous ne verrez point dans cett’Ode Où i’entreprens de vous loüer Vne complaisance à la mode Et vous n’aurez pas droit de m’y desaduoüer
Ne sçachant par où commencer I’aime bien mieux m’embarasser Que de suiure pour vous la coustume ordinaire Mesme des plus fameux Autheurs, Et n’estant pas d’humeur à faire
Tout le monde sçait en quel rang Vous doit faire tenir le sang Des plus braues Heros qu’ait produit l’Italie ; Et la France auecques raison Confesse qu’elle est embellie Par l’esclat de vostre Maison : Mais les graces surnaturelles Dont le Ciel vous voulut combler Arrestent ma plume sur elles Encore que ma main ait sujet de trembler.
Certes, admirable GONDY, Vn mortel seroit bien hardy S’il croyoit par ses vers egaler vos loüanges, Car pour en parler dignement Il faudroit ressembler aux Anges Dont vous auez l’entendement, Ou bien il faudroit que vous mesme Renonçant à l’humilité
Cette illustre societé Que Paris & l’antiquité A toutes nations rendent si venerable La Sorbonne a veu sur ses bancs Que vous estiez incomparable Mesme dés vos plus ieunes ans ; Surprise de tant de miracles Sur vous elle jetta les yeux Comme sur vn de ses oracles, Et vous fit de son corps vn membre precieux.
Des plus contraires qualitez Vous joignez les extremitez : Vous auez de l’esprit sans mãquer de memoire, Vous estes plein de iugement, Et ce qu’ailleurs on ne peut croire En vous on le voit clairement : Vous sçauez enseigner & plaire, Et d’vn million d’auditeurs Alors que vous estes en chaire Vous en faites tousiours autant d’admirateurs.
Combien par vos doctes sermons, Malgré la rage des Demons A t’on veu, bon Pasteur, de brebis egarées Dans le sainct troupeau se ranger Et par des routes asseurées Des loups euiter le danger ? Aux charmes de vostre eloquence Le plus difficile se rend Et vostre profonde science Deliure de l’erreur l’ame qui la comprend.
Mais si par vos discours instruit Tout le peuple a fait tant de fruit Ha ! que par vostre exemple il en fait dauãtage, Quand vous exposez à ses yeux Vn homme en la fleur de son âge Qui vit comme s’il estoit vieux, Qui dans l’aise, & dans l’abondance Se deffend de la volupté Et d’vne sainte violence Fait sur ses appetits regner sa volonté.
Si Paris est respectueux Pour vn homme si vertueux ; Pour vn si bon Prelat son amour est extréme ; Pour vn si bon Predicateur Son estonnement est le mesme Qu’il est pour vn si grand Docteur ; Enfin vous contraignez l’enuie De ceder à la verité Et d’admirer en vostre vie La force de l’esprit, & la simplicité.
Ainsi, beau miroir des Prelats, Puis que vous deuancez les pas De ces grands Cardinaux sortis de vostre race, Rome vous doit conter vn iour Plus par iustice que par grace Entre les Princes de sa Cour : Oüy, si le Conclaue estoit libre Pour le reste des nations ; Ou que la Seine fut le Tybre Les clefs seroient le prix de vos perfections
DV-TEIL. FIN.
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Du Teil [signé] [1649], ODE PANEGYRIQVE A MONSEIGNEVR L’ARCHEVESQVE DE CORINTHE COADIVTEVR de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_2579. Cote locale : C_8_2.