Anonyme [1652 [?]], LETTRE DE MESSIEVRS LES DEPVTEZ DV PARLEMENT DE PARIS. Escrite à Son Altesse Royalle, & à Monsieur le Prince, sur la bonne reception que le Roy & la Reine leur a fait, à leur arriuée dans la Ville de Melun, pour le Traitté de la Paix. le treziéme Iuin 1652. , françaisRéférence RIM : M0_1969. Cote locale : B_16_21.
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LETTRE DE MESSIEVRS
les Deputez du Parlement de Paris escrite à
son Altesse Royalle, & a Monsieur le Prince,
sur la bonne reception que le Roy & la
Reine leur a fait a leurs arriuées dans la Ville
de Melun, pour le Traitté de la Paix.

le treiziesme Iuin, 1652.

MONSEIGNEVR,

C’est vn effet de nostre affection, aussi
bien que de nostre deuoir qui fait qu’apres
auoir party d’auec Vostre Altesse,
Royalle & de Monsieur le Prince, nous

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auons obserué vos ordres, & lors que
nous fumes arriuez nous enuoyames deux
de nostre Compagnie pour faire sçauoir
nostre venuë, & pour demander audiance
d’auoir l’honneur de saluer le Roy & la
Reyne, & leur declarer la bonne volonté
que vous aués pour la Paix generale aussibien
que Monsieur le Prince, & que
vous estiez prest de faire mettre les armes
bas, & renuoyer les Troupes du Duc de
Loraine, & que ledit Duc de Loraine
auoit aporté les Articles de la Paix general
signés du Roy d’Espagne, qu’il
estoit prest à faire la Paix generale
pareil temps & par mesmes Deputez,
& qu’il n’estoit point reuenu en
France à d’autre dessein pourveu que le
Cardinal sorte hors de la France nos
gens estant de retour nous ont aportez
des nouuelles fort joyeuse que le Roy &
la Reyne estoiẽt biẽ aises de nostre venuë,
& qu’elle en tesmoignoit vne grande joye
qu’elle ne desiroit pas mieux que le repos
& la tranquillité des deux Couronnes &
que ce seroit quand il nous plairoit aller
saluer le Roy, & que l’on prendroit jour

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pour tenir l’assemblée, nous eusmes l’honneur
à mesme temps daller saluer le Roy
pareillement la Reyne, ou nous receusmes
grand honneur, & apres s’estre enqueris
de Vostre Altesse Royalle & de
Monsieur le Prince, de Monsieur le Duc
de Loraine, nous passames le reste de la
iourné à quelque petit entretien auec
Monsieur de Chasteau-Neuf, lequel
nous a juré que la Reyne desiroit entierement
la paix. Ce qui nous a donné vne
esperance de retourner à Paris, auec de
bonnes nouuelles. Ieudy nous nous sommes
preparez à l’Assemblée general auquel
la Reyne nous manda que nous
commencerons sur vne heure apres midy,
où le Cardinal Mazarin auoit fait difficulté
de comparoistre : mais le Roy nous a
mandé qu’il y sera à celle fin que l’on face
en sa presence son esloignement, & sa sortie.
les Bourgeois de la ville de Melun ont
vne si grande joye de nostre venuë que
l’on ne la peut exprimer, d’autant qu’il espere
bien tost deliurance, non pas qu’il
soit hay du Roy n’y de la Reyne : mais
de plusieurs Troupes, qu’il leur empeschent

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beaucoup de trauailler aux champs
& à la ville. Les Troupes qui sont sorties
d’Etampes sont à deux ou trois lieux de
Melun, nostre arriuée a esté cause que
l’on n’enuoya les ordres au Mareschal de
Turenne de faire demeurer les Troupes à
leur Camp, & qu’il empeschast les Troupes
de courir ca, & la, attendu qu’il y
auoit ordre à Melun, & à ailleurs de faire
cuire du pain, & autres munitions pour
les Soldats, & qu’ils ne manqueront nullement
de viures pendant que nous confirmerons
la Paix entierement, attendant
la resolution que nous esperons de
nostre assemblée nous demeurerons.

 

Vos tres humbles & tres fidelles &
affectionnés Seruiteur, les Deputez de
la Cour de Parlement de Paris pour la
Paix.

De Melun, le 13. Iuin 1652.

L’ON nous a escrit de Soissons que
quatre mille hommes sçauoir mil
cheuaux, & trois mil Fantassins passe en ce
quartier pour venir ioindre les Trouppes

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de Monseigneur le Duc d’Orleans que
l’Archiduc Leopold a enuoyés pour chaser
Mazarin, & que le Roy d’Espagne luy
a mandé que si Messieurs les Princes en
auoient â faire de plus qu’il en enuoyast
pourueu qu’il s’engage & promet de mettre
Mazarin dehors & faite la Paix Generale
& mesme l’Empereur a mandé par ces
mots a son Altesse Royalle, Nous Cesar
vous mande que si vous auez à faire de
Troupe canon, Argent vous enuoyrons
pourueu que la Paix Generalle soit vnie
par toute la Chrestienté, & que tout le
pauure peuple qui ont enduré tant de
mal sen retournent tous chez eux faire
valoir les terres qu’il y a si lontemps
qui ne rapportent rien, & que nous
portions nos armes dans les Infidelles,
& que nous renouuelions par vne Alliance
les lauriers que nos ayeuls ont
esté couronnée en Ierusalem : Mais ie
croy que son Altesse Royalle & Monsieur
le Prince ont mandé aux Troupes
qui auancent qu’elle demeurassent où elles
sont par ce que nous esperons moyennant
la grace de Dieu vne entiere & parfaite
paix.

 

FIN.

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