Anonyme [1652], LES TRIOLETS DE LA COVR, A L’ARRIVÉE DE MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_3852. Cote locale : B_12_24.
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LES TRIOLETS
DE LA COVR,

Sur le Sujet de Mazarin.

 


Laissé passer le Mazarin,
Il s’en va faire des merveilles,
Auec son magnifique train,
Laissé passer le Mazarin,
Il dit qu’il s’en va pour certain
Mettre à raison tous les rebelles,
Laissé passer le Mazarin
Il s’en va faire des merueilles.

 

 


Puis qu’il a dont son passeport
Ne luy faictes aucune peine,
Qu’on ne luy fasse point de tort
Puis qu’il a dont son passe-port,
Le passage ouurez luy d’abort,
Le Roy le veux aussi la Reyne
Puis qu’il a dont son passeport,
Ne luy faictes aucune peine.

 

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Si vous le voulez mal-traicté
L’on vous prendera pour rebelles,
Ils vous le faut laissé passé,
Si vous le voulez mal-traicté
Dans les Villages est redouté
Car les actions sont tres-belles
Si vous le voulez mal-traicté,
L’on vous prendera pour rebelles.

 

 


Quoy que sa teste est mise a prix
Morbleu il ne s’en soucie guerre,
Il iure qu’il prendera Paris,
Quoy que sa teste est mise a prix :
De tous les Arrests fait mespris
Il s’en rit & donne carriere,
Quoy que sa teste est mise a prix
Morbleu il ne s’en soucie guerre.

 

 


Ces Gensd’armes sont gens de cœur
De valeur & plain de vaillance,
L’vn est fils d’vn Monopoleur,
Ces Gensd’armes sont gens de cœur,
L’vn est Banqueroutier & voleur,
Qui deuroit estre à la potence,
Ces Gensd’armes sont gens de cœur
De valeur & plain de vaillance.

 

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Il a quantité d’Allemans
Qui se saoüllent comme Polacres,
Aux despens de nos Paysans
Il a quantité d’Allemans,
Le Diable soit fait de ses Gens,
Que ne fussent-ils dans la Parque,
Il a quantité d’Allemans,
Qui se saoullent comme Polacres.

 

 


Qu’il a de braues Mareschaux,
En bref il faut que ie les nomme,
D’Hoquincourt, d’Aumont ses vassaux
Qu’il a de braues Mareschaux,
Seneterre, tous tes Trauaux,
Ne pourront point sauuer cét homme,
Qu’il a de braues Mareschaux
En bref il faut que les nomme.

 

 


Ils meritent cent milles fois,
Que l’on les loüent auec prudence,
C’est pour auoir tous les François
Ils meritent cent milles fois,
Trahy, & reduits aux aboix
Auec que toute leur vaillance,
Ils meritent cent milles fois,
Que l’on les louent auec prudence.

 

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Enfin ils ruyne nostre Roy,
Son Estat aussi sa Couronne,
La France ils mettent en desaroy,
Enfin ils ruyne nostre Roy,
Où est-tu homme de Rocroy
Viens t’en destruire ses personnes
Enfin ils ruyne nostre Roy
Son Estat aussi sa Couronne.

 

 


Gaston, vous le Duc de Beaufort,
Prenez tous deux en main la Fronde,
Pour les aller reduire à mort,
Gaston, vous le Duc de Beaufort,
Du Peuple vous estes supports,
Tant dessus terre, que sur l’Onde,
Gaston, vous le Duc de Beaufort
Prenez tous deux en main la Fronde,

 

 


Poictoiers tu t’offre tous les iours,
A Mazarin ouurir la porte,
Chez-toy il se faits de bons tours
Poictiers tu t’offre tous les iours,
De toy ie me ris, car Nemours
Nous est venu reuoir en Poste,
Poictiers tu t’offre tous les iours
A Mazarin ouurir la porte.

 

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Frondeurs vos noms seront grauez
Sur de l’or, non sur de la cire,
Car braues gens estes trouuez,
Frondeurs vos noms seront grauez,
Et vos tombeaux mesmes esleuez
Sur pilliers de Iaspe & Porphire,
Frondeurs vos noms seront grauez
Sur de l’or, non sur de la cire.

 

FIN.

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Anonyme [1652], LES TRIOLETS DE LA COVR, A L’ARRIVÉE DE MAZARIN. , françaisRéférence RIM : M0_3852. Cote locale : B_12_24.