Anonyme [1649], LES NOVVELLES ASSEVREES DE LA PAIX, ET LES IOYES ET SOVHAITS des Parisiens, pour l’arriuée de leurs Majestés dans leur bonne & fidelle Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_2556. Cote locale : C_6_35.
Section précédent(e)

LES
NOVVELLES
ASSEVREES
DE LA PAIX,
ET LES IOYES ET SOVHAITS
des Parisiens, pour l’arriuée de leurs Majestés
dans leur bonne & fidelle Ville
de Paris.

A PARIS,
Chez Guillaume Sassier, Imprimeur & Libraire
ordinaire du Roy, ruë des Cordiers, proche
Sorbone, aux deux Tourterelles.

M. DC. XXXXIX.

Auec Permission.

-- 2 --

-- 3 --

LES
NOVVELLES
ASSEVREES
DE LA PAIX,
ET LES IOYES ET SOVHAITS
des Parisiens, pour l’arriuée de leurs Majestés
dans leur bonne & fidelle Ville
de Paris.

QVE nos cœurs auront des mouuemens
d’alegresse & de contentement
à cette Royalle entrée de leurs
Majestés, il faut auoüer que les transports
en sont inexplicables : Peuple fidelle, c’est
icy la fin de nos douleurs, cessés vos soupirs &
vos tristesses, nos Princes ont l’objet de leurs
belles actions, la presence d’vn Roy donné de

-- 4 --

Dieu, d’vne Reine exemplaire par la pureté de
sa vie, changeront nos maux en plaisirs ; Loin de
nous Tambours & Trompettes, vostre bruit
ne nous fera plus souuenir de nos disgraces, il
suffit que nos oreilles soient seulement frappées
de ceux de la garde de nostre bon Maistre, &
qu’il nous fassent souuenir d’éleuer nos Vœux
au Ciel, pour luy demander la conseruation de
ce viuant image de ces perfections : Voicy le
temps que le Fils de Dieu s’expose dans les souffrances
& à la mort, pour acquiter l’obligation
du peché, & nous reconcilier auec le Pere Eternel :
Prosternons-nous deuant sa face pour remercier
ces Bontés & son Amour, & les conjurer
par les flames de sa chere dilection, de verser
les infusions sacrées de ces graces sur ce
Prince donné de sa main pour la conduite d’vn
peuple fidele ; Crions si haut Viue le Roy, que
nous en fassions trembler l’Espagne ; Viue le Roy
Bourgeoïs genereux, puis que ce mouuement
de zele & de fidelité vous donnera mille benedictions,
sur vous, vos biens & vostre Famille :
le Genereux Senat n’a donné son enfance & partie
de sa jeunesse à l’étude des Loix, que pour
maintenir l’éclat de la Couronne, & ces authoritez
suprémes ; Prions encor pour leur conduite,
& bannissons de nostre commerce tout ce

-- 5 --

qui nous rend criminels deuant le Seigneur,
coulpables deuant la Majesté Royale, & ridicules
dans l’esprit des Sages & des Pieux ; Le
defaut du Pain & la difficulté d’en auoir ne
troublera plus nos fantaisies, Dieu nous enuoye
sa Mane, son Tresor, & ces abondances ;
la presence de leurs Majestés viendront animer
nos Deuotions, nous verrons vn grand
Roy, & vne tres grande & deuote Reine seruir
à genoux les membres du Seigneur : I’espere
que nous n’aurons point aussi de repugnance
à l’amour & au respect que nous leur deuons ;
C’est vne felicité tres douce d’aimer & d’honorer
ce qui le merite ; Ces Caracteres diuins,
que Dieu a imprimés sur les visages des Souuerains,
sont des Orateurs tres eloquens, pour
persuader vn deuoir si agreable. Grands Princes,
qui estes les flambeaux de cette Monarchie,
continués vos generositez pour le bien
de cét Estat, vos Altesses seront toûjours inuincibles,
tant que le seruice du Roy sera
l’honneur de vos armes ; La France peut subjuguer
tous les autres Royaumes, si elle se
tient dans ses deuoirs sans s’en écarter malheureusement ;
Quelles nations ne redouteront
nos courages, nos forces, & le nombre
de tant d’incomparable Guerriers, qui viennent

-- 6 --

aujourd’huy poser les armes aux pieds du
Roy, & asseurer sa Majesté, qu’ils s’estimeront
glorieux de mourir pour son seruice, &
qu’ils n’aprehendent point de foudres que
ceux de son indignation : Mais tout le monde
se promet vn calme de longue durée, puis
que Dieu s’est laissé toucher à nos accens,
& que nous aurons cette heureuse arriuée,
seule cause de nos contentemens : Et vous,
grande Reine, à qui nous auons nos respects
& nos ardeurs, soyés le digne apuy de
nos seuretés ; les esprits raisonnables ont toûjours
chanté les merueilles de vostre conduitte,
mais vn éloignement facheux, estoit
le tourment de nos affections ; Dans ce desordre
sensible, nous n’auions nulle consolation à
prendre ; Dieu veuille que cette douleur comme
elle est extréme, ne soit jamais plus ressentie,
toutes les Religions & les pauures sont dans
les actions de graces pour vn retour si necessaire ;
& j’estime que vos Majesté dans la parfaite
conoissance de nos passionnées ardeurs, prendront
vne bonne & ferme volonté pour l’alegement
de vos sujets, la compassion de leurs
ennuis, & la chere estime de leurs incomparables
fidelités. SIRE, vostre Majesté voit à present
vne foule aussi satisfaite que son absence

-- 7 --

l’auoit desolée, ce sont des ames qui crient à
Dieu, preserués nostre Roy de tous accidens
funestes, donnés bon conseil à sa Majesté, &
qu’il puisse reconoistre dans nos deportemens,
que jamais Monarque n’a esté plus aimé & honoré
que celuy pour qui nous viuons, & à qui
nous pretendons d’obeïr jusques au dernier
moment de nos vies.

 

-- 8 --

Section précédent(e)


Anonyme [1649], LES NOVVELLES ASSEVREES DE LA PAIX, ET LES IOYES ET SOVHAITS des Parisiens, pour l’arriuée de leurs Majestés dans leur bonne & fidelle Ville de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_2556. Cote locale : C_6_35.