Anonyme [1649], LES DIVINS ARTICLES DE LA PAIX GENERALE. , français, latinRéférence RIM : M0_1165. Cote locale : A_3_20.
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ARTICLE IV.

Omnis populus eius gemens & quærens panem.

Pauure nation, de n’auoir pas presté l’oreille aux salutaires
semonces de ton Sauueur ! Tu serois encore en
ses bonnes graces, & tu n’y as plus de part. Tu serois encore
dans l’honneur, & te voylà dans le mespris pour n’auoir pas
suiuy ses salutaires conseils. Il t’a donnée en proye à tes
ennemis, & a enfin permis pour punition de ta rebellion au
Traicté de Paix qu’il t’estoit venu proposer, que la guerre
t’aye ruinée & jettée en vn abysme de mal-heurs, d’où tu ne
sçaurois plus te retirer. Tu y croupis, tu y gemis, tu y pourris,
tu t’y plains, tu t’y desespere, tu demande secours, &
personne ne te le donne plus. C’est fait de toy ; c’est fait de
ton ancien bon-heur, jamais plus tu n’y auras de part, l’esperance
en est perduë pour toy & tes enfans. Ton endurcissement
leur a enfin fermé la porte de la misericorde de Dieu :
Il les a abandonnez, il les a reprouuez, & ne veut plus entendre
parler d’eux. Ny les vœux, ny les prieres, ny les sacrifices,
ne peuuent plus rien pour leur reconciliation auec

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luy. Il en a refusé ses plus fidels seruiteurs, econduit ses plus
grands fauoris, & rebutté les offres qu’ils luy ont fait de satisfaire
pour eux en s’immolant à sa Iustice. Quoy qu’ils luy
ayent jusques icy presenté en leur faueur, il l’a tousiours refusé,
en punition du rebut qu’ils ont fait auec obstination de
sa Paix & Misericorde lors qu’il la leur presentoit. Parce qu’ils
l’ont mesprisé lors qu’il les faisoit prier par ses Prophetes, il
les mesprise maintenant à son tour, & ne veut plus entendre
aux prieres qu’on luy fait pour eux. Plus de moyen de l’appaiser,
plus moyen de le gagner. Il a resolu leur perte en sa
colere, & en a fait vn serment dont on ne sçauroit plus le faire
se desdire. Iamais il ne s’en dédira. C’est fait que d’eux &
de tous leurs descendans jusques à la consommation des siecles.
Il n’y a plus moyen de luy faire rien rabbatre des peines
qu’il a ordonnées à leur rebellion : ils en ont jusques à la fin
du monde visible. Il finira mesme que la pluspart d’entr’eux
r’entreront en de nouuelles souffrances qui en commenceront
pour ne finir jamais. Du lieu de leur bannissement où
ils déplorent leur mal heur, ils seront enleuez & precipitez
dans vn instant en vn autre, où ils n’auront jamais plus de
treves, jamais plus de repos, jamais plus de paix ny de misericorde,
parce qu’ils en ont refusé la douceur lors que Dieu,
leur en faisoit la proposition. Tant que Dieu sera Dieu ils y
payeront la peine deuë à leur obstinée rebellion. Rien moins
pour eux qu’vne eternité de souffrances en punition de leur
endurcissement, & obstinée rebellion.

 

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