Saint-Julien,? [?] [1649], LE SEPTIESME COVRRIER FRANCOIS, TRADVIT FIDELLEMENT en Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_2848. Cote locale : C_2_42_07.
LE SEPTIESME COVRRIER FRANCOIS, TRADVIT FIDELLEMENT en Vers Burlesques. A PARIS, M. DC. XLIX.
LE SEPTIESME COVRIER FRANCOIS EN VERS BVRLESQVES.
Lvndy vingt & deux l’on nous mande Que dans la Prouince Normande Trois de nos ennemis mortels Les Clercs, Fontaines Martels, Fertez-Imbauts, de la caballe Et de la Ligue Cardinalle Prirent drollement Quillebœuf, Comme l’on fait au pied de bœuf, Que deux maisons ils y bruslerent Et dés ce moment le quitterent Retirez vers Ponteau de mer Ce que trouuant assez amer Monsieur le Duc de Longueuille Il dit cent fois laze les quille Dont les autres s’estoient mocquez, Mais depuis il les tient bloquez, Si bien que dans peu l’on espere Que nous les pourrons tous deffaire.
Ce iour ie mangeay d’vn d’indon Quand quelques trouppes de Meudon Et S. Cloud, ensemble sortirent, Dieu sçait les rauages qu’ils firent Aux enuirons de Monthlery Pour moy i’en suis tout ahury, Brusler, voller autour de Chastre, Battre les païsans comme plastre Ce sont leurs pechez veniels, Vous pouuez iuger des mortels ;
Ce mesme iour des Deputez Du Parlement s’estant bottez Deuers la Reine d’Angleterre Se sont acheminez par terre, Pour mesler ensemble leurs pleurs Et pour compatir aux douleurs De cette Princesse affligée Que les Anglois ont outragée Decollant le Roy son espoux Vrayment ces peuples sont-ils foux Ensorcelez ou frenetiques De planter au bout de leurs piques La teste de leur Souuerain C’est auoir de folie vn grain Et c’est ce qu’ils ont fait à Londre,
Le Mardy vingt-trois du mois Pour la seureté des passages Nos Deputez qui sont tres sages. Ieudy l’on nomma Commissaire Pour le procez de la Raillere Et du sieur de Laune Graué De dans la Bastille engraué Gens à qui pour leurs monopoles La Cour ne promet poires molles Et qu’elle veut expedier C’estoit le vingt cinq Fevrier
Vendredy l’on receut nouuelle Qui ne fut ny bonne ny belle Que le Sieur Comte de Grancé Sans que nous l’eussions offensé Auec vne trouppe ennemie Tenoit le siege deuant Brie : Qu’à l’abord nostre Gouuerneur Bourgogne, vn tres-homme d’honneur Auoit fait iusqu’à l’impossible Percé l’ennemy comme vn crible Et bien abbatu son caquet A coups de canon & mousquet : Mais qu’vne bresche large & grande Que fit la Mazarine bande Et le desespoir du secours Qui ne pouuoit pas auoir cours A cause des mauuais passages Des defilez & marécages, Qu’il estoit besoin de franchir Et que nous ne pouuions gauchir Praslin les tenant auec forces ; Surquoy priuez de ces amorces Le Gouuerneur au pis aller Resolut de capituler Ayant fait tout ce qu’on peut faire
Le vingt & huict quelque canaille Dont le feu n’est qu’vn feu de paille Fit maniere d’émotion Qui tendoit à sedition ; Elle menaçoit la souttane Et prit ie croy pour vne canne Monsieur le President Thoré Ie n’en suis pas bien asseuré, Mais il en sçait quelque nouuelle Ce bruit ne fut qu’vn estincelle.
On le voulut ietter en
Le Lundy de Mars iour premier De Roüen il nous vient Courrier Disant que le grand Longueuille De caualliers auoit deux mille Et plus de cinq mille pietons, Sans tous ceux que nous ne contons Qui sont douze cent Gentils-hommes Qu’a fourny ce païs aux pommes, Et qui seroient desia venus. Si les chemins n’estoient rompus.
Ce iour reglement de la Ville Tres-necessaire & tres-vtille A commandé de boullanger Pain d’vne liure pour manger Et qu’ils vendront dans vne place Pour la plus basse populace Receurent des passe-par-tous
Mercredy vingt & quatre tous Messieurs assemblez, appellerent Les noms suiuans qu’ils deputerent Le premier President Molé, Apres lequel fut appellé Monsieur le President de Mesme,
Le vingt & huict quelque canaille Dont le feu n’est qu’vn feu de paille Fit maniere d’émotion Qui tendoit à sedition ; Elle menaçoit la souttane Et prit ie croy pour vne canne
On le voulut ietter en
Le Lundy de Mars iour premier De Roüen il nous vient Courrier Disant que le grand Longueuille De caualliers auoit deux mille Et plus de cinq mille pietons, Sans tous ceux que nous ne contons Qui sont douze cent Gentils-hommes Qu’a fourny ce païs aux pommes, Et qui seroient desia venus Si les chemins n’estoient rompus.
Ce iour reglement de la Ville Tres-necessaire & tres-vtille A commandé de boullanger Pain d’vne liure pour manger Et qu’ils vendront dans vne place Pour la plus basse populace
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Saint-Julien,? [?] [1649], LE SEPTIESME COVRRIER FRANCOIS, TRADVIT FIDELLEMENT en Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_2848. Cote locale : C_2_42_07.