Saint-Julien,? [?] [1649], LE QVATRIESME COVRRIER FRANÇOIS, TRADVIT FIDELLEMENT en Vers Burlesques. , françaisRéférence RIM : M0_2848. Cote locale : C_2_42_04.
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LE QVATRIESME
COVRRIER
FRANÇOIS,
TRADVIT FIDELLEMENT
en Vers Burlesques.

A PARIS,
Chez CLAVDE BOVDEVILLE, ruë des Carmes,
au Lys Fleurissant.

M. DC. XLIX.

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LE QVATRIESME
COVRIER FRANCOIS
EN VERS BVRLESQVES.

 


LE Mercredy sur l’Ordonnance
Du vingt-deux, portant deffence
A tous ceux qui pour sortir hors
Auront obtenu passeports,
De sortir la Ville auant Pasques
Que par la Porte de S. Iacques,
Ou par celle de S. Denis
Sur peine d’en estre punis :
La Cour deffend à toutes sortes
D’Officiers qui gardent les portes
De souffrir passer par ailleurs
Que ceux enuoyez par Messieurs
Nos Generaux, pour quelque affaire
Qui concerne l’art militaire
Ce fut le vingt neuf de Ianuier
Qu’elle enioignit à tout Portier
De laisser le chemin facile
A ceux des Faux-bourgs, à la Ville,
Et ceux de la Ville, aux Fauxbourgs.

 

 


Les iours estoient encore tres-courts,
Mais cela ne fit point d’obstacle
Qu’vn second fils, second miracle,
Né le iour precedent du suc
De Monsieur son pere le Duc
De la Duché de Longueuille,
Né, dis-ie, dans l’Hostel de Ville,
Né fut à S. Iean baptisé
Et ce iour Christianisé,
Ayant la Ville pour maraine,
Madame de Boüillon paraine,

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(Car dans le sexe feminin
On n’a iamais dit vn partain)
Or cette Duchesse & la Ville
Tinrent le ieune Longueuille
Et le nommerent Carolus
De Paris, & s’il en faut plus,
D’Orleans, s’il en faut encore,
Comte de S. Paul, que i’honore,
Pour la Ville estant le Feron.

 

 


La nuit deuant qu’il eut son nom,
Les Cheuaux-legers de Corinthe,
Gens à l’espreuue de la crainte,
Sur le chemin de Lonjumeau
Rencontrerent sous vn ormeau
Cent deux hommes d’Infanterie
Et six cens de Cauallerie,
Hommes qui n’estoient pas pour nous,
Sur lesquels & boutte à grands coups
Donna nostre petite Trouppe
Qui pousse, qui bat & qui couppe,
Qu’on-pousse, qu’on couppe, qu’on bat,
Qui liure & qui reçoit combat,
Et fait ioliment sa retraitte,
La partie estant trop mal faite,
Seuigny commandant pous nous.

 

 


Ce iour le temps fut assez doux,
Et de Prouence l’on nous mande
Qu’estant en procession grande
Le peuple d’Aix fort bon Chrestien
Pour chommer la S. Sebastien,
Il ne fut oncque à telle feste,
Car en criant à pleine teste
Vn sancte Sebastiane,
A peine l’eut-il entonné
Que l’on fit entrer à la fille
Des gens de guerre dans la Ville
Par l’ordre du Comte d’Alets
Gouuerneur de la ville d’Aix

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Et du reste de la Prouence,
Espion de son Eminence
Surquoy le peuple en vn moment
Prit les armes, & viuement
Poussa la guerriere canaille
Au Chasteau de pierre de taille
Dont elle troussa son paquet
Sans equipage & sans mousquet
(Si sortir est plier bagage
Lors que l’on sort sans equipage
Et que l’on n’a rien à plier)
Le Comte resta prisonnier.

 

 


Et depuis pour nouuelle bonne
Marseille a saisi la personne
Du ieune Duc de Richelieu
De Pont-Courlay le petiot fieu,
General Gallerien de France,
Soupçonné de correspondance
Auec ledit Comte d’Alets ;
Aussi les vaisseaux trouuez prés
Des portes de Thoulon & Marseille
Sont en captiuité pareille.

 

 


Le Samedy trentiesme iour
De l’Ordonnance de la Cour
Les Conseillers Doux & Viole ;
Dont la vertu tient comme colle,
Prirent la poste en maniment,
Et la Cour fit commandement
Que passeports ils deliurassent
De toute sorte & les signassent,
Tous deux, ou l’vn, l’autre absent, Et
(En Latin) le Greffier Guyet
Enioint aux Portiers de la Ville
D’ouurir à tous sous tel sigille,
Sans apporter d’empeschement
Ny mesme de retardement.

 

 


Ce iour la Cour mit en allarmes

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Les Clinquaillers & vendeurs d’armes
Car par Arrest fut deffendu
Que d’ores en-auant soit vendu
Le mousquet & la bandoüillere
De Charleuille ou de Meziere
Ou du païs des Liegeois,
Plus de huict quarts d’escus de pois ;
Ny que plus de dix francs on vende
Ceux de Sedan & de Hollande :
Ny plus de vingt & quatre sous
Picques de fresne à communs bouts
Ny de fortes armes la paire
Ensemble le pot, soit plus chere
De douze francs, les pistollets
Qui se montent par des roüets,
Auec les fourreaux, seize liures,
Ceux à fusil, dix-huict : les liures
De la fine poudre à canon
Vingt-quatre sols : l’autre, vn teston.

 

 


Ce iour les Trouppes d’Alexandre
Allant à Brie pour le surprendre,
I’entends les Trouppes de Condé,
Il nous fut à Paris mandé,
Surquoy nostre cauallerie
Prenant la route de la Brie
L’ennemy s’enfuyt tout net,
Et pas vn d’eux ne remanet,
Mais bien vne quantité grande
De bleds & de viue viande
C’est à dire, de bestial
Qui fut malgré le Cardinal
Gayement à Paris receuë
Et dont la Ville est bien pourueuë.

 

 


Lors on tira des fuseliers
Des Colonelles des quartiers
Et de la noble Bourgeoisie
Il alla quelque compagnie
Pour faire garde à Charenton

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Tandis qu’on mena, ce dit-on
La garnison faire ses orges
Deuers Ville neufue S. Georges
Et dedans Brie-Comte-Robert
Crainte qu’il ne fut pris sans vert.

 

 


Le Dimanche Monsieur Tancrede
Fut blessé d’vn coup sans remede,
Blessé dis ie d’vn coup mortel,
L’yssu d’vn costé paternel
Du feu Duc de Rohan son pere,
Il estoit Religionnaire,
Du reste vn enfant tres-bien né,
Aussi vaillant qu’infortuné.
Il donnoit beaucoup d’esperance,
Mais le mauuais destin de France
A consenty qu’il ait pery
Comme il estoit auec Vitry,
Noirmoustier & d’autre Noblesse,
Car pour sa premiere proüesse
Et pour acheuer son Roman
Il rencontra quelque Alleman
De la garnison de Vincennes
Qu’il suiuit à perte d’haleine,
Mais il s’engagea trop auant,
Les Ennemis estoient deuant
Qui n’eurent pitié de son aage
Et le traitterent auec rage.
Parce qu’il en auoit occis
De leurs Caualiers plus de six :
Ils le chargerent, le blesserent
Et dans le Chasteau le traisnerent
Où le lendemain son decez
Finit sa vie & son procez.

 

 


Le Lundy premiere iournée
Du second mois de cette année,
Le vaillant Duc d’Elbœuf partit
Ie laisse à chanter ce qu’il fit
A quelque plume plus hardie,

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Il mena force Infanterie
Iusques dans Brie-Comte-Robert
Afin de le mettre à couuert,
Et de donner quelque retraitte
En Brie, à ceux qui font emplette
De marchandises pour Paris,
Qui ie croy n’en sont pas marris.

 

 


L’on a trouué chez certain homme,
Appellê Pauillon, la somme
De cent dix mille escus bien faits
Que la Cour suiuant ses Arrests.
A fait mettre à l’Hostel de Ville,
Comme aussi bien de l’vstencille,
Vaisselle d’argent, & deniers
Chez beaucoup de particuliers
Que ces grands voleurs de Finance
Ont cachez auant leur absence.

 

 


Ce iour fit vn Arrest la Cour
Que par force ou par amour
On feroit porter la recepte
Que les Receueurs auroient faite
Soit de Chalons soit de Moulins,
Dans les coffres des Escheuins.

 

 


Et lors dans la grande Escurie
Le Regiment d’Infanterie
Du puissant Prince de Conty
Dont le feu n’est point rallenty
Et qui nous promet la ruine
De l’insolence Mazarine,
Dans le manege fit serment
A deux Messieurs du Parlement.

 

 


Nos Generaux donnent tel ordre
Qu’on a tousiours eu dequoy mordre,
L’on a receu force conuois
De viures à diuerses fois.

 

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Nous auons aduis veritable
De S. Germain (chose effroyable)
Que les Mazarins ont nus mis
Tous les hommes qu’ils nous ont pris,
Et que la rage Cardinale
Les a sans raquette & sans balle,
Enfermez au trippot du lieu
N’ayant reconfort que de Dieu.

 

 


Et depuis pour fraische nouuelle
Qu’il est venu de la gratelle
Au Cardinal à beau museau
Et qu’il a pillé Palaiseau,
Fontenay, Sceaux fort belle terre
Où ces barbares gens de guerre
Ont fait aux maisons à clochers
Pis que ne feroient des Archers,
Ny les voleurs de S. Sulpice,
Car ils ont pris iusqu’au calice,
Vriné dans les Benestiers
Rompu les bras aux Marguilliers,
Des Surplis fait des chemisettes
Et beu tout le vin des burettes,
Deschiré beaucoup d’Oremus,
Esteint les lampes, & de plus
On sçait que des plus belles chappes
Les coquins se sont fait des cappes.

 

 


Le Mardy du courrant le deux
Nostre Courrier estoit boitteux
Et ne pût pas aux lieux se rendre
Où ces nouuelles il doit prendre.

 

 


Mercredy par commandement
De Nosseigneurs de Parlement
L’on fit saisir de la vaisselle
Et des meubles de Particelle
Sur-Intendant depossedé,
Et ceux d’vn autre possedé,
D’vn fripon, d’vn pendart, d’vn homme

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Qui par tout Catelan se nomme,
Maltoutier en diable & demy
Et de tout temps grand ennemy
De la felicité publique
Autheur de la plus tyrannique
Mode, de charger les François.

 

Elle estoit
d’argẽt, mais
le vers ne l’a
pû souffrir.

 


Ieudy quatriesme du mois
La Cour voulut que vint desduire
Tout Marchand qui vend dequoy mire
I’entends des piques, des mousquets,
Hallebardes & pistolets,
Par qui le corps humain s’offence,
Déduire, dis-je en la presence
De Messieurs qui l’ont arresté
Leurs armes & la quantité,
Que tous Marchands feront paroistre
Ce qui d’armes chez eux peut estre
Enjoint de le dire sans fard,
Deffence d’en mettre à l’escart
Sur peine d’estre confisquable
Et payer le double, applicable
Vn tiers à ceux qui nommeront
Les meschans qui les cacheront.

 

 


Mais (ô malice qui m’effraye)
Sur ce qu’à S. Germain en Laye
Le Priué Conseil a cassez
Tous les actes qu’on a passez
Et les contracts qui sont à faire
A Paris pardeuant Notaire
Depuis l’enleuement du Roy,
Iugement contraire à la Loy,
A dessein que chacun se morde
Et pour semer de la discorde.
En fin contre toute equité
Par la Cour il est arresté
Que tout acte fait or la ville
Entre priuez, entre famille.
Et toute autre communauté,

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N’en sera moins executé,
Comme tres-bon & tres-vallable.

 

 


Ce mesme iour sortant de table
Où l’on seruit force rosty,
Monsieur le Prince de Conty
Suiuy d’vne grande cohuë
Fit faire à ses Gardes reueuë,
Ensemble à son beau Regiment
De Caualliers, & mesmement
A ceux de Marsillac en suitte ;
Ce Prince menoit à sa suitte
Les genereux Messieurs d’Elbœufs
Qui n’auoient rien presque des œufs
Tant leur ardeur infatigable
Les fait peu demeurer à table.

 

 


L’Ennemy pour nous faire mal
Sçachant que force bestial
Nous venoit du costé de Brie
Bleds, farine, autre drollerie
Qui garde l’homme de la faim
Et qui retarde son dessein,
Il en cuida creuer de rage,
Et pour nous boucher ce passage
Ayant en vain attaqué Bry,
Qui n’estoit pas son fauory
Pour auoir refusé les portes
A des Mazarines cohortes,
Il tourna deuers Lesigny
Chasteau iadis à Conchigny
Que par Iustice on deuoit rendre
Et que Mazarin peut pretendre
Comme successeur du Marquis,
Et quasi du mesme pais :
Mais de la canaille rustique
Qui n’entendoit pas la prattique,
Et quelques soldats au milieu
Venus de Brie voisin du lieu,
Respondirent auec rudesse

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(Dont l’Ennemy conçeut triste)
Que ce seroit pour l’autrefois ;
Ce fut le cinquiesme du mois.

 

 


Que quelques Trouppes Mazarines
Pour continuer leurs ruynes
Et le degast du plat pais
P[2 lettres ill.]rent leur vol de S. Denis.
Helas que tu dois estre en trance
Pauure Mesnil Madame-Rance,
Crois-tu t’eschapper de leurs mains
Non, non, ces Tygres inhumains
Conseruant pour toy trop de hayne,
Sçache que ta perte est certaine
Ils se souuiennent fraischement
Qu’vn Conseiller du Parlement
Ce bon Senateur de Brousselles
Le nœud de toute la querelle,
Leur victime digne de los
Fut retiré de ton enclos.
Leurs esprits sont encore malades
Du iour passé des barricades
Que le Bourgeois se cantonna
Tant que leur Pere retourna.
(Remarque belle & non commune
D’où croist tous les iours leur rancune,
Et fatalle à leur souuenir
Que pour le faire reuenir
Il fallut boucher tout passage)
Aussi ce fut de Dieu l’ouurage :
Mais retournons vers le Mesnil
Où les diables mirent au fil
Trenchant de leurs cruelles lames
Enfans, vieillards hommes & femmes
Ils firent acte de larrons,
Par eux des bourgs aux enuirons
Les maisons furent dé meublées.

 

 


Ce iour les Chambres assemblées.
Vendredy cinq de Fevrier

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La Cour ayant receu Courrier
Apportant lettre & signature,
Delibera sur l’Escriture.
C’estoit du Parlement Normand
Semestre inuolontairement,
Il rendoit des graces au nostre
Qui daignoit faire part à l’autre
De ses deliberations
Et saintes resolutions :
Puis il nous donnoit asseurance
De mettre toute sa puissance
A conseruer l’authorité
Entiere de sa Majesté
Et pour ce faire (c’est le terme)
Veut que leur vnion soit ferme
La Cour ayant leu cet escrit,
Comme la Dame a de l’esprit
Elle resua sur cette lettre
Et sur ce qu’on auoit fait mettre
Dans cette Cour de Parlement,
Vn nouueau Semestre Normand,
Et sur ses Arrests du trentiesme,
Sur celuy du vingt-septiesme
Du mois escoulé de Ianuier,
Et du premier de Feurier.
Apres vne audience belle
A Myron deputé d’icelle.
Nostre Cour prudente ordonna
Que response escritte on donna
A cette Cour de Normandie
Pour demeurer ensemble vnie
Sans qu’elles puissent par apres
Abandonner leurs interests.
Veut en outre prendre la peine
De dresser cahiers à la Reine
Sur l’iniuste establissement
Du Semestre en ce Parlement,
Semestre que la Cour declare

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Mais par vne action barbare,
Vne ignorance, vn attentat
Contre les regles de l’Estat :
Tient les personnes esleuées
Par ce Semestre pour priuées :
Confirme l’Arrest de Ianuier
Qui porte que tout Officier
Et membre des Cours Souueraines
Qui mettra ses soins & ses peines
A pousser tel Iuge nouueau
Ne passera que pour vn veau,
Et dechéera de son Office
Comme incapable d’exercice,
Et veut que dans le compliment
Que doit receuoir le Normand,
On l’inuite à faire le mesme
Et fulminer vn anatheme
Contre l’homme Sicilien
Tel qu’a fait le Parisien.

 

 


L’on fit lecture à l’Audience
Des trois Arrests de consequence
Que Myron auoit apportez
Et que Rouën auoit dictez
Deuant le Duc de Longueuille
Le Gouuerneur de cette ville,
Et de la Prouince au Pommier,
L’vn est du vingt-sept de Ianuier
Portant que cette Cour annulle
Tous les Edicts, & tient pour nulle
L’inique Declaration
Par qui la fabrication
Du nouueau Semestre s’est faite,
Et toute sa suitte indiscrete
Comme au preiudice des Loix
Qui deffendent de tels emplois.
L’autre du trentiesme donne ordre
Que l’on informe du desordre,

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Des vols, des excez, des dégasts,
Qu’ont fait au païs les soldats,
Deffend à tous sur cette terre
De leuer aucuns gens de guerre,
D’en loger, ou d’en receuoir
Sans l’attache & sans le pouuoir
Receu du Duc de Longueuille.
Le troisiesme il est fort vtille,
Et veut qu’aux Bureaux generaux
Soient portez les deniers Royaux
Des Tailles & des droits qu’on leue
Tant qu’vn autre ordre les releue.

 

 


Apres auoir leu ces Arrests,
La Cour voyant les interests
Qu’elle auoit d’instruire la France
Et sçachant le peu de créance
Que donnoient les Courriers communs,
Choisit de son corps quelques-vns
Iusqu’à six, qu’il luy plût commettre
Pour escrire & receuoir lettre
Par le païs de tous costez
Où leurs pacquets seront portez.

 

 


C’est ce iour si ie ne me blouze
Que l’Archeuesque de Thoulouze
Est arriué de S. Germain
Si ce ne fust le lendemain ;
Mais, nenny : ce fut ce iour propre
Qu’elle de son mouuement propre,
Prescha la bonne intention
De la Cour, & l’affection
De Paris pour le Roy de France
En forme d’vne Remonstrance,
Sans qu’on l’écoutast, il aduint
Que le zelé Prelat reuint.

 

 


Ce iour merite quelque notte

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Puisque le Mareschal la Mothe
Et le vaillant Duc de Beaufort
Qui fait tout nostre reconfort,
Sortis auec Cauallerie
Pour purger les chemins de Brie
Des picoreurs de S. Denis,
Virent pres les bois de Bondis
Vne forte Trouppe & tres-grande
De Cauallerie Allemande.
Demander si nos Generaux
Furent aussi tost à son dos,
Seroit vn crime que ce doutte
L’Allemand est mis en déroutte
Apres s’estre bien deffendu,
Iusques-là mesmes qu’vn pendu
Qui commandoit à cette Trouppe
(Quand i’y pense ma voix s’étouppe)
Vint tirer à bruste-pourpoint
Sur Beaufort qui ne branssa point
Mais d’vn reuers de cimeterre
Il ietta l’Allemand par terre
(Le Courrier dit de pistollet)
Enfin le coup ne fut pas lait :
Le drosle en est au cimetiere
Et mord à present la poussiete ;
Ses soldats, crainte de mourir
Se resolurent de courir :
Plusieurs sur le champ expirerent
D’autres prisonniers demeurerent.

 

Fin du quatriesme Courrier.

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