Anonyme [1652], SECONDE PARTIE DV MERCVRE DE LA COVR, CONTENANT LE TESTAMENT du Cardinal Mazarin. A l’arriuée du Duc de Loraine & la leuée du siege d’Estampes. Circumdederunt me dolores mortis, & periculæ inferm inuenerunt me. , français, latinRéférence RIM : M0_2452. Cote locale : B_18_2.

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Seconde Partie du Mercure de
la Cour, contenant le Testament
du Cardinal Mazarin.

Circumdederunt me dolores mortis, & pericula inferni
inuenerunt me.

S’Escria le Mazarin tourmenté d’vne colique
frondeuse, ainsi les maladies viennent
à cheual & s’en retournent à pied.
Le Mazarin hier gay comme perrot, faisoit rire les
pierres, tant qu’il estoit gaillard, & aujourd’huy se
voit sur la litiere, faisant des cris comme vne femme
qui est en trauail d’enfant, mais pourtant tousjours
bon pied bon œil : il n’auoit pas tant beu le
soir, qu’il ne se souuint bien le lendemain matin
qu’il deuoit conferer auec les sieurs F. & B. qui
estoient desia en la salle qui se promenoient, en attendant
de ses nouuelles, si bien qu’il leur enuoya
le signor Polidor, son valet de chambre, pour leur
dire qu’ils se donnassent vn peu de patience que son
mal fut cessé.

Ce valet diligent court à ces Messieurs, en faisant
trois ou quatre grandes exclamations, auec des
pas de pantalon, les estonna fort, car il couroit aux
quatre coins de la sale tousiours criant, oi me, oi me,

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oi me, ce que voyant ces bonnes gens & ne sçachant
ce qu’il vouloit dire, apres luy auoir demandé
plusieurs fois, che cose e,, & ne leur respondant
rien se preparoient à prendre la fuitte, croyant
desia que le Cardinal fut par terre : mais voyant
qu’ils troussoient leurs guenilles, il en prit vn par le
bras en luy disant, ferma signori specta en paucoche io
o pigliaio la mia respiratione & potio diro a la sua signoria
che cose e ayant donc vn peu respire il leur
dit, la sua Eminentia e maladae s’elemortio perfero tota
la miaioba, perche io luy imprestato tutti il mio
quadrini per adiutarloan in questa maledetta guerra Mazarina
Alors il fut console par le sieur F. qui luy dit,
mon bon amy vous n’y perdrez rien, voila Mon’
sieur Mazarin remonte sur sa beste, il pourra satisfaire
à tous ses creanciers, mais dequoy est-il malade,
d’vna Kolica vn aliri chiamate miserere il
n’estoit pas encore bien gueri d’vne autre maladie
qui nous a bien donne de la peine, que l’on appelle,
Nolime tangere qui luy prit à la nouuelle qu’il
eut que sa teste estoit proscripte, & bien tout cela
ne sera rien, respondit le sieur F. nous auons des
emplastres pour tous ces maux : cependant, repliqua
Polidor, il se trouua si mal hier, à la nouuelle
de l’arriuée des troupes du Duc de Loraine, qu’il
fit son testament, par le conseil d’vn bon Pere Teatin,
le sieur P. à ce mot de testament ouurit les oreilles,
& luy demanda s’il ne se pouuoit point voir, à
quoy Polidor respondit, en voicy vne copie que
i’ay fait faire par le Clerc du Notaire, que ie

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vous vay laisser, en attendant que i’yray luy rendre
response : le sieur F. la prit & la leut tout haut,
elle estoit en ces termes.

 

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Anonyme [1652], SECONDE PARTIE DV MERCVRE DE LA COVR, CONTENANT LE TESTAMENT du Cardinal Mazarin. A l’arriuée du Duc de Loraine & la leuée du siege d’Estampes. Circumdederunt me dolores mortis, & periculæ inferm inuenerunt me. , français, latinRéférence RIM : M0_2452. Cote locale : B_18_2.