Anonyme [1652], L’ESTONNEMENT DE LA COVR, DE L’ESPRIT QVI VA DE NVICT. , français, latinRéférence RIM : M0_1306. Cote locale : B_1_15.
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L’ESTONNEMENT DE LA COVR,
de l’Esprit qui va de nuict.

L’on ne sçauroit iamais exprimer la meschanceté
de trois freres, & qui tous trois
estoient d’vne condition, lesquels voulant derober
vne des Colonnes qui estoient dans Rome,
à cause de quelque Critique à qui ils en
auoient ; Le premier se nommoit Eror, cét Eror
tua son frere Idios, & Idios tua son frere Meras ;
cét Heror allant trouuer Pirame, ils firent le
coup, & ayant fait le coup, ils s’en vinrent trouuer
Idios qui n’estoit pas encore infecté, le coupant
par morceau, & puis vinrent à Meras, lesquels
ils luy ouurirent le ventre, & mirent son
frere enseuely dans son corps auec vn escriteau ;
Ie ne suis qu’vn, & si nous sommes trois, pour
faire voir au peuple la cruauté de cét affaire.

Car iamais les temeraires Geants, Pyrame, Typhée,
Encelade & autres coniurez contre le haut
tonnant Iuppiter n’eurent si grand peur ; ny receurent
vn tel esclat sur leurs superbes testes,
n’eurent telles affres ny iournée si chaude que
lors qu’ils sentirent le trisulque Brandon de cét
irrité Iuppin : Pourquoy cela ? qui auoit mis en

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telle fougue & si aspre colere le grand fils de Saturne ?
Le voulez vous sçauoir, ie vous le vay dire,
& le connoistrez à l’œil, & par l’experience
qu’on en pourra voit quelque iour & plus à loisir
sur ceux qui à la façon des Flamans & Hollandois,
veulent courir auec hautes enchasses & souliers
mal ferrez sur les riuieres glacées de leur
pays, allans au marché vendre leur laict & beurre,
où souuent ils se versent & se rompent le col.
Ces superbes Critiques Censeurs, & Geans forcenez,
voyans ce Iupin commander seul & sans
compagnon absolument en son trosne (hé !
gueux, canailles, Censeurs, Geans, effrontez,
voulez vous bien ietter vostre foible veuë sur les
affaires des Grands) que fırent ces galands ? ils
complotterent ensemble de contre-carrer ses
volontez : s’opposer à l’authorité de son Sceptre :
voire, ô chose digne de risée : mais de chastiment
rigoureux & exemplaire, luy voulurent faire la
guerre, ils mettent rochers sur rochers, montagnes
sur montagnes, & pensans depuis là donner
l’escalade au Ciel, l’aller prendre prisonnier, &
se mettre en son siege, ils se virent en vn instant
bouleuersez & grillez par cet impitoyable foudre :
ô temeraire audace : mais tres iuste supplice
nihil audendum supra vires, il ne faut rien entreprendre
pardessus ses forces. Quicquid agas prudenter
agas, sed respise finem : tout ce que tu feras, fait le

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prudemment, & regarde à la fin : le bon compagnon
disoit, respice funem,, regarde à la corde, &
au chastiment faute de bien faire Cette temenaire
ambition eschauffa de mesme folie ardeur le
ieune cœur de l’infortuné Phacton fils du Soleil
qui desireux, non seulement d’entrer au Conseil
des Dieux (prenez garde à cecy grands rechercheurs
d’honneurs & de terres) voulut, comme
par force, violenter son pere à luy laisser pour vn
iour l’honneur de la conduite du beau chariot du
Soleil : mais mal luy en prit, & à tous ceux qui dipirent
trop haut : car ne sçachant ce qu’il [illisible]
doit, encor moins l execution perilleuse de [illisible]
le demande fut culebuté du Ciel en bas [illisible]
vne triste & perpetuelle memoire [illisible]
cuidance. Mesme folie agita [illisible]
du miserable Icare, qui voyant son [illisible]
aisles artificielles de plumes [illisible]
la region des Oyseaux, en [illisible]
pria son pere de luy en agen [illisible]
mais n’ayant sceu tenir le [illisible]
qu’il luy auoit monstrée : medium [illisible]
le Prouerbe, la mediocrité est tres belle & asseurée,
voulans voller trop haut auec ses foibles [illisible]
mal asseurées aisles de cire : le Soleil se mocquant
de son audace les luy fondant peu à peu, le fit
tresbucher dans les impitoyables & perilleuses
vagues de la mer Icarienne, ainsi depuis nommée

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du nom de ce temeraire Icare. Le iour defaudroit
plutost que les exemples de tel sujet, ô qu’il
y a aujourd’huy beaucoup de ces temeraires Pyracmes,
Typhées, Phaëtons, Icares, qui osent
temerairement : maıs trop impudemment sourciller
comme Zoiles & Tersites les tres-sages
actions de nostre bon Roy Dieu donné, pour ses
vertueuses & loüables actions enuers tous, n’y
ayant que ces impudents Censeurs, qui tous
estonnez iouans à l’esbahy, veulent neantmoins
apporter leur quomodo ? Comment qu’est cecy à
dire ? Il n’y a que deux ou trois hommes en France
aujourd’huy qu’on ne sçait non plus leurs origine
que celle du [1 mot ill.] ny quels y sont : Et se voudrans
faire passer pour les mielleurs familles de
France : ô que c’est auoir vn bon esprit de profiter
si bien en peu de temps : il n’y a pas longtemps
qu’ils fournissoient la voliere du Palais
Cardinal d’Oyseaux : ils ont bien fait profiter le
pipet, ils ont pipé les plus braues hommes, les
meilleures places, les meilleures terres, les meilleurs
estats, les plus belles & fauorables alliances,
& les plus beaux Iustes, sans y comprendre les
Louys blancs, est-ce pas bien faire profiter le talent ?
Voyla vostre langage Censeurs. Hémarands
qui causez tant, vous n’auez pas l’esprit d’en
faire autant, il faut de l’esprit, vous dis-je, pour
faire la poudre & l’Elyxir qui fait toutes sortes de

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merueilles, allez, allez, vous n’en parlez que par
enuie, & dites moy, si vn homme ne se sçait aduancer
que sera-ce de luy ? Voyez-vous pas qu’on
ne tient conte de ceux qui n’ont des l’[1 mot ill.] :
mais vous me direz qu’il ne se faut point tant aduancer
en vn coup qu’il ne se faut point enrichir
si tost pour ne tenir conte de personne, que les
richesses sont passageres, qu’elles sont les [1 mot ill.]
de fortune, les mitons d’auarice, & l’infidelle entretien
de ceux qui les possedent : mais le sage
Platon dit bien autrement : car il tient pour asseuré,
Qu’on ne peut [1 mot ill.] aux grands[1 mot ill.]
[16 lignes ill.]

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credit & bien, quoy pour cela ? Sçauez-vous
pas bien qu’il n’est donné à tous d’aller à
Corinthe ? Presque tous ceux qui vont à S. Iacques
portent le bourdon, & n’ont autre recompense
au retour de leur penible voyage : Ha que
le court chemin est le meilleur i’aimerois mieux
vingt aulues de double ducats, que cinquante
aulues de grosse [1 mot ill.] voyez si i’ay tort ? Faute
de bon esprit, fait souuent resuer les personnes.

 

O qu’il y a de drogues qui font saigner du nez
les Medecins & les [1 mot ill.] pour la pluspart
qui n’ont [1 mot ill.] que dans [1 lettre ill.]allien ou Hippocrate,
& quelque [1 mot ill.] en Agrippa en son Iiure de
Arte rapiendi

Autres diront, est-ce la raison que les Estrangers
soient assis à table, qu’ils boiuent & mangent
le plus bean & le meilleur de la maison, &
que les enfans legitimes seruent de Laquais pour
porter les plats & mets sur la table deuant ceux-cy,
& qu’ils disnent à la derniere table auec les valets ?
Voyla vne chose bien estrange ! C’est maintenant
que ie iouë à l’esbahy, voyant ce que ie
voy.

Mais dequoy te mesles-tu, Censeur estonné ?
Iouë à ton ieu de l’esbahy : mesle toy de ta cuisine
& de mettre du safran aux choux : & ne te mesle
point des affaires des Grands : car tu auras taloche
sur les doigts bien serré.

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Ce n’est pas tout, il n’y aura pas iusqu’aux sales
Sauetiers qui n’en veulent causer & dire leur ratelée.

Helas ! mes amis ; qu’on dit bien vray, ce que
le Maistre donne & le Valet pleure ne sont que
larmes perduës, ce ne sont que vains souspirs en
l’air & au vent.

Ces blesmis Censeurs d’enuie, vrayes pestes
du Royaume (parce qu’ils entreprennent sur les
actions du Roy, qui ne fait rien qu’auec iuste balance)
dans vn regne paisible, ou la venerable
Iustice tient le fort timon : bref où tout va par ordre,
ne pouuans satisfaire a leurs desseins, n’occupent
leurs esprits, & ne bandent les nerfs de
leur temerité qu’à enflammer le cœur du peuple
à mescontentement & seditions, ferons à croire
au peuple que cestuy-cy ou cestuy-là sont cause
des imposts & charges qu’on luy met sus, pour
enrichir trois hommes, les faire grands, les marier
richement & leur ferrer le ventre de Pistoles,
ie croy bien qu’on le dit, & que c’est le commun
discours de tous, & bien autre chose qu’on n’ose
pas dire : quel remede ?

Ha, Censeurs enuieux quand vous auiez vn
bon Roy Henry de Valois debonnaire & Religieux,
vous l’auez osé menacer de le confiner en
vn Monastere, & au lieu de la deuise, manet viltima
cœlo, vous auez publié par tout & dit, manet

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vltima claustro, sa derniere Couronne sera dans
vn Conuent ou Cloistre, quand vous auiez vn
Henry le Grand, duquel la dextre estoit redoutée,
aussi bien loing que pres par ses genereux exploits
d’armes, & qui vous faisoit taire & trembler
de son seul regard, plain d’admirable Majesté,
vous ne vous osiez opposer à luy ; Car il rangeoit
tout au pied du deuoir : mais secrettement,
par ruse damnable auez bien sçeu trouuer le
moyen de ne l’auoir plus, & le voir tuër dans sa
ville de Paris. Ha ! bestes noires infernales.

 

O Seigneur Dieu, où sont vos foudres pour
exterminer ces ames desloyales, qui ont noyé la
pauure France de pleurs pour la perte d’vn tel
Roy incomparable. Auez vous maintenant vn
Roy ieune dans ? mais desia aagé en sagesse, vous
calculez, vous glosez, vous syndiquez vous controolez
la force de son bras, la puissance absoluë
de son sceptre, ses volonté, & ses actions ? mais ie
vous demande s’il estoit permis à chacun son caprice,
d’oser reformer & borner les actions de
Roy, on ne verroit que mescontentemens, que
guerres & monopoles : s’il estoit permis à chacun
d’Aristarquer les volontés & plaisir du Roy, que
seroit ce ? luy qui peut commander absolument,
sera il suiet à Censure, & vous dirés encor, il donne
tout à ces trois, il donneroit volontiers à l’vn
sa Couronne, à l’autre son sceptre, & à l’autre son

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espée, & à quoy tend tout cela ? rien qu’à esmouuoir
le peuple qui leur en veut desia tres bien,
qu’à [1 mot ill.] les courages, qui ne sont que trop [1 mot ill.]
qu’à broüiller les cartes, qui le sont assés à
la ruine de plusieurs, qui le viennent sauuer dans
Paris. Bref, [3 lignes ill.]

 

Mais ie vous prie taisés-vous, arrestés-vous : nostre
sage Roy & bon Prince ainsi que nous esperons
comme vn second Salomon, connoistra
trois [illisible] venit vsus ab annis, l’experi
ne vient auec les ans, ceux qui l’auront mal
accompagné, d’auec ceux qui l’auront fidellement
suiuy & conseillé.

Quant a ceux qui n’auront recherché que de
paroistre grands, & estre nommés fils aisnés de
fortune, qu’à pipper le Roy par subtil moyen,
qu’à s’enrichir par la vuidange des coffres du
Roy & du public, & qui ne s’estans reconnus
eux mesmes, ie les voy comme Phaëton & lcares
sur la haute vague de leur naufrage.

Ie voy fortune qu’ils ont tant adoré & recherché,
refrongné contre eux, qui leur monstre vn
triste & affreux visage, qui desboucle sa rouë &
sa boule pour leur donner le salut, & les enuoyer
plaider leur cause au regne de Proserpine, où ses
Tantales, Licaons & Tiranneaux sansuës, seroit

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finalement accommodés comme il faut par Æaque,
Minos & Rhadamante.

 

Ceux-cy se seront abusés comme ie croy : ils
ont ouy dire, ou leu, que les anciens donnerent
autrefois à fortune la corne d’abondance auec le
timon d’vn nauire, parce qu’ils la reconnoissent
Royne de la terre & de la mer, mais comme elle
estoit alors variable, ainsi auiourd’huy à leur
dommage ils l’experimenteront inconstante, legere
& muable, & seulement constante en sa
mobilité & changement : toutefois on dit, qu’il
n’est que d’en auoir, & que ceux qui sont aupres
des Grands ont le plus grand potage, & le vin
plus frais, que les autres qui se tuent à ne rien
faire.

Mais ie ne sçay si nous suiurons le conseil de
Seneque, qui en vne Tragedie, n’est pas d’auis de
suiure Fortune : car il luy en veut, ie ne sçay qu’elle
luy auoit fait, il dit :

 


Demeure debout & puissant,
Qui peut sur le feste glissant,
De la bienveillance d’vn Prince :
Mais moy ie ne souhaite rien :
Qu’auoir en paix vn peu de bien,
A l’escart en quelque Prouince.

 

O la grande folie à vn homme de se ietter sous
la conduite du vent de fortune pour faire vn heureux
nauigage : pour s’estre trop fié à ses forces :

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mais aussi trop debiles.

 

Le pauure Leandre mal conseillé, & n’estant
conduit que par la voluptueuse persuasion de l’aueugle
Cupidon fut cause de deux malheurs : il
se noya (ayant trop souuent essayé la met abyde)
escoutés cecy entrepreneurs, au bord & au
pied de la Tour de Seste, voulant entre prendre
chose defenduë, à sçauoir, de coucher auec la vierge
Hero, consacrée & dediée à Venus, les commencemens
furent plaisans : mais la fin malheureuse :
mal conseillés tous deux ; ils perirent de
mesme façon dans les impitoyables vagues de la
mer Hellespontique : La Lune ne leur fut fauorable
traittãt de leurs amours secrets sous son silence,
prenés garde, ceux qui font monopoles sans
bon conseil à la sou[1 lettre ill.] line sont attrappés, ils font
naufrage, parce qu’ils n’entreprennent sagement
ce qu’il [1 mot ill.]

Trop tard on se repent quand la faute est commise.

On n’entend autre chose tous les iours sinon
que, helas ie me repens d’auoir fait telle chose,
ha, si i’eusse pensé mon cas iroit bien : si ie ne me
fuste marié si test, i’eusse eu le loisir de porter les
cornes, i’auois assés de temps, patience, nostre
confrairie en est tres bien peuplée, auant que
tous ayent rendu leur pain benit, ma femme
m’aura bien gaigné de l’argent pour faire le mien.

Mais i’apperçoy, (encor que ie ne soye Astrologue)
vn grand eschet aux remueurs d’affaires,

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ils seront chastrez & chastiez : car mon Almanach
porte que,

 

 


Aucuns remplis de male humeur,
Verrous l’effect des sept Planettes,
Notamment de Iuppin l’ardeur,
Bardant son foudre sur leurs testes.

 

Et bien qu’en dites vous Messieurs ? Connoissez
vous bien ce Iuppin ? Tu[1 lettre ill.]nus ce grand Capitaine
de l’armée Phrygienne ne paroissoit point si
haut, il s’en falloit beaucoup parmy ses soldats &
Capitaines, comme fait nostre grand maistre qui
est en chemin de se faire voir, & esteindre à sa
seule veuë ces enfumez flambeaux ; qui par leur
odeur empuantissent tout le passage, & pourtant
voicy ce que le bon messager des Dieux antiques
Mercure, c’est luy mesme qui tiendra la teste de
ce folastre Argus, qui pensoit tout voir, mesme
vouloit garder [1 lettre ill.] ô malgré luy (entendez cecy)
son cartel de deffy.

 


Quelques-vns par trop hasardeux,
Peur vouloir vuider trop d’ordure,
Se verront frotter de Mercure :
Mais ie n’entens pas du fumeux.

 

Ce minoral de Mercure est souuerainement
propre pour dissiper les mauuaises humeurs de
ces corps Hypocondriaques, melancoliques, fumeux,
fougueux, peteux, vesseux, & qui renuoient
tous leurs plus serieux conseils au conclaue
de la Confrairie de Maugouuet.

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Mais la pluspart de ces ambitieux ne sacrifient
qu’à fortune, qui fait ordinairement comme ces
Sorciers, elle ne peut endommager que ceux qui
la craignent ou qui l’adorent, & plus soir amitié
semble estre grande enuers quelqu’vn, guarda,
disoit l’Italien, plus elle luy fait sentir ses enchantemens
& charmes sous lesquels ils se trouuent
enueloppez & perdus. Ils se trouuent aussi lourdement
trompez comme furent autrefois les
Atheniens, qui portoient en leurs guidons de
guerre l’image de fortune, encadenassée de chaisnes
d’or, voulans comme par force la retenir dans
leur Ville : mais ces chaisnes d’or furent en peu de
temps rompuës par le fer mesme de fortune :
(entende qui pourra) qui a mis la miserable
Athenes en pareil degré que la superbe [1 mot ill.]

Fortuna vitrea est : quum splendet si [1 mot ill.]

Allez vous fier, cerchez par tous moyens d’estre
Gouuerneurs des Prouinces, d’estre Soigneurs,

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Ducs, Comtes, Barons, Marquis, voire
de prendre la Lune à la main, tout ce que vous
voudrez, garde le heurt : si n’auez accoustumé
de longue main tels honneurs, adieu le ieu, adieu
la voicture : vn petit tertre est de longue durée,
& comme disoit nostre Pybrac.

 

 


Qui des faueurs des grands veut abuser,
Bien tost froissé chet au bas de la roue.

 

Ixion chez les Poëtes nous en fournit vn notable
exemple : [1 mot ill.] s’estre trop temerairement
osé approcher de la Deesse Iunon, méprisant déja
les inferieures Deités, fut condamné aux Enfers
d’estre attaché à vne rouë par des Serpens au
lieu de cordes qui le pinçoient & mordoient incessamment.
Il y a icy a gaigner qui le sçaura.

Ceux qui ne sçauront comme il faut cultiuer
l’amitié du Roy auec discretion, prudence & sagesse,
se tromperont de plus de la moitié de iuste
pris, & trouueront grand erreur en leurs comptes.

Ceux aussi qui pillent sourdement & en tapinois
les deniers du Roy, en le flattant & abulant,
sans doute leur aduiendra tout de mesme qu’à
Cepio Seruilius Consul Romain qui moutut miserablement
pour auoir pillé l’or au temple de
Tolose, & tous ceux qui en toucherent auec luy.

FIN.

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Anonyme [1652], L’ESTONNEMENT DE LA COVR, DE L’ESPRIT QVI VA DE NVICT. , français, latinRéférence RIM : M0_1306. Cote locale : B_1_15.