Anonyme [1652], LE IVGEMENT DE MINOS, Contre tous les Mazarins qui pillent la France. , français, latinRéférence RIM : M0_1768. Cote locale : B_12_20.
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contre son ennemy fut par le Preuost Orondates
pendu au haut d’vne montaigne, & estant
ainsi en l’air, il fut voisin, non compagnon
du Soleil, des Estoilles & de la Lune,
Les amys de ce monde selon qu’on les gouuerne
& entretient, sont souuent semblables
aux iettons des compteurs, qui valent quelques
fois cent mille escus, dix mille escus,
vn escu, & quelque-fois seulement vn double
ou vn denier : prenez garde, vous estes
trop haut montez & en peu de temps, la
cheute en sera lourde, (car cõme dit Boëce
l. I. de consol. Philoso,) se mocquant de
vous autres & de vos semblables, qui de tãt
haut tant bas, les bras croisez tant tristes de
se voir par terre dient :

 

 


Quid me fœlicem toties iactatis amici ?
Qui cecidit, stabili non erat ille loco.

 

Il est dit qu’Absalon fils de Dauid nourrissoit,
pour parade sa pesante perruque, mais
il fut par icelle pendu comme à vn cordeau
en la forest d’Ephraim, & fut tiré en ceste
façon : ainsi l’orgueilleux & ambitieux nourrit
si long-temps son orgueil & ambition
qu’elle le perd finalement, & lors Mazarin &
ces bonnes gens, ces glorieux superbes a



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