Anonyme [1651], LE COVP D’ESTAT DE LA GVYENNE presenté à Monseigneur le Prince DE CONDÉ, & à Messieurs de Bordeaux; OV REMONSTRANCE A TOVS LES ORDRES DE LA PROVINCE. , françaisRéférence RIM : M0_799. Cote locale : B_6_39.
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petits neueux de ces anciens Goths, redoutables
Frondeurs du Parlement de Bourdeaux, ie vous
vois trop obstinez & trop attachez à vostre nouuelle
secte, pour entreprendre de vous ramener par
mes exhortations au deuoir des subjets enuers leur
Roy, des Officiers de Iustice enuers leur Souuerain.
Ie ne desespererois pourtant pas de vostre salut,
si ie pouuois insinuer dans vos esprits la confiance
en la bonté du Roy, au poinct que vous la deuez
auoir.

 

Ie sçay que pour auoir desesperé de la misericorde
de sa Majesté, vous estes tombez dans ces horribles
extremitez qui ont defiguré l’estat de vostre
Prouince, & porté le scandale & la confusion dans
tout le reste de la France ; c’est assez, pour en obtenir
le pardon, d’en auoir de la repentance ; prenez
le Mouchoir & quittez la Fronde, le mestier n’en
vaut plus rien, Dame Anne est mal payée de ses
pensions, & l’on est des-abusé dans Paris de tous ces
faux pretextes qui ont seruy de matiere à tant de
mauuais escriuains, & d’exercice à tant d’esprits libertins :
Il est temps que vous reconnoissiez vos fautes,
que vous vous souueniez de vostre estre, Officiers
du Roy, qui deuez vostre élection à son authorité,
qui estes redeuables de vostre institution à l’Estat
Monarchique, pensez à vous ; & s’il vous reste quelque
vsage de raison, ou si vous estes encores capables de
quelque bonne conduite, seruez-vous du temps qui
vous reste pour vous reconcilier auec vostre Souuerain,



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