Anonyme [1652 [?]], APPARITION AV CARDINAL MAZARIN DANS BOVILLON, DE L’OMBRE DE SON Neueu Manchiny retourné des Enfers, pour l’exhorter à bien faire, & sa rencontre auec Saint Maigrin en l’autre monde. , françaisRéférence RIM : M0_137. Cote locale : B_12_64.
page précédent(e)

page suivant(e)

-- 15 --


Allumer le feu de la guerre,
Tant au Ciel, comme sur la terre,
Le feu parmy ses Citoyens,
Et le feu parmy les Troyens,
Dont leur Ville fut toute pleine
Pour cette diablesse d’Heleine,
Qui pour aimer vn seul Paris
Auroit quitté trente Maris.
I’y vis la Veuue si fragile,
Qui fait tant de bruit dans Virgile,
Cette grasse & grosse Dondon,
La belle Madame Didon.
Qui iettant bien loin son veuuage
Pour faire vn drolle de mesnage,
Rendit bien-tost son cœur captif
Aux caresses d’vn fugitif,
D’vn estranger bigot & traistre
Qui sans peine deuint le maistre
Et de son corps & de son bien,
Puis la quitta sans dire rien :
Dont apres vn si grand outrage
La folle se tua de rage,
Esteignit au feu d’vn buscher
Son feu pour vn ingrat trop cher.
I’y vis la belle Egyptienne,
Ou plustost cette bonne Chienne,
Qui tenoit jadis dans ses mains
Le destin de nos vieux Romains,

page précédent(e)

page suivant(e)