Anonyme [1649], LA SOTTISE DES DEVX PARTIS. DIALOGVE DV PARISIEN ET DV MAZARINISTE. , françaisRéférence RIM : M0_3697. Cote locale : C_10_19.
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de iour & de nuit pour sa maistresse, sont des mois
chatouilleux, mesmement pour des Courtisans qui ont
accoustumé de se dire esclaues de celles sur qui ils ont tout
pouuoir.

 

Le Mazariniste.

O prenez le comme il vous plaira, ie ne puis pas en
dire dauantage, s’il vous reste quelque doute où difficulté,
allez vous en en Sorbonne où l’on dispute tous les iours
des Equiuoques des Amphibologiques Elentius [1 lettre ill.]ù redargutions,
on vous y dira, mon amy, qu’vn Asne peut
faire plus de questions que le plus sçauant Docteur ne
pourrois decider ; c’est estre ignorant & sot de ne pas entendre
ce qu’on dit & forger des difficultez qui ne vallent
pas le parler.

Le Parisien.

Vous estes vn ignorant & vn sot bien fait vous mesme,
proposer touchant des doutes des matieres cachées
& tres sublimes, c’est estre sçauant, dit Aristore. Or qui
a il de plus sublime que le trosne, & de plus caché que ce
qui se passe entre le Cardinal & la Reyne.

Le Mazariniste.

Ie voy bien que vous n’estes qu’vn homme de lettres
& de chicane, vous ny tous vos semblables ne nous font
pas grand peur ; voulez vous que ie vous dise le bon mot,
c’est qu’a tous vous autres frondeurs & badauts de Paris
on vous apprendra à iaser, souuenez vous qu’on ne vous
promet pas poires molles.



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