Anonyme [1652], LA PIECE ROYALLE; OV LA DEFFENCE DE leurs Maiestez. Sur l’éloignement de Monsieur le Prince. , françaisRéférence RIM : M0_2761. Cote locale : B_6_24.
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failly que dans l’excés de vostre moderation.

 

He ! de grace, quelle sincerité & quelle moderation
y a-t’il d’auoir esleué vne guerre ciuile
en France, contre son Roy & contre ses peuples,
y auoir fait entrer les Estrangers de toutes
parts, & les auoir attirez à l’entour de la principale
ville du Royaume pour s’en dire le protecteur,
& en mesme temps donner ordre, pour
piller, brusler, & faire toutes les destructions &
les maux, que l’on pourroit exercer en la terre
la plus ennemie. Mais de plus esmouuoir le
peuple François contre son Prince legitime, sur
des pretextes imaginaires, par des placards &
des libelles noircis de calomnies, & colorez de
desguisemens ; mettre les armes à la main aux
seditieux ; contraindre par violence ceux qui
hayssent la rebellion de s’vnir à son party ; y employer
le fer, le feu, & la mort ; violer sous les
droits les plus sacrez, comme vous auez fait à
l’Hostel de ville, & apres auoir ruiné les habitans
de Paris, les vouloir rendre taillables, en
leur demandant vne taxe imposée sur les portes
des maisons, pour subuenir aux despenses d’vne
guerre odieuse, c’est commettre tous les crimes
les plus detestables.

Quand le Cardinal Mazarin seroit tousiours
demeuré en France dans l’administration des



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