Anonyme [1652], LA PANDORE, OV L’ASSEMBLAGE DE TOVS LES MALHEURS que la France a soufferts dans le Ministere du Cardinal Mazarin. I. Sur son manquement de foy. II. Sur le nom de Iule Mazarin, funeste à la Chrestienté. III. Sur ses mauuais Conseils, donnez à sa Majesté. IV. Sur la necessité qu’il y a de l’éloigner des Conseils du Roy & du Ministere. V. Et sur son Ambition, aspirant à la Souueraineté. , françaisRéférence RIM : M0_2658. Cote locale : B_13_21b.
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ont declaré la guerre aux Venitiens : car la Chrestienté
n’estant plus trauaillée de troubles ciuils,
elle eust puissamment assisté les Seigneuries, &
eust arresté le progrés des Infidelles sur ses terres
& pais.

 

Le Royaume de Naples n’eust point esté ruiné
par vne guerre ciuile que Mazarin auoit allumée,
ny tant de peuples tuez & rendus miserables ;
le Duc de Guyse n’eust point esté fait prisonnier
ny detenu quatre ou cinq ans en Espagne,
ny si grand nombre de Villes & Bourgades
bruslées & pillées par les soldats des deux partis.

Tant de Marchands Armeniens & Italiens
n’eussent point esté piratez par les Pirates & Corsaires
que Mazarin entretenoit à Portolongone.

La Religion Catholique eust esté restablie en
plusieurs païs d’Allemagne, d’où les guerres l’ont
bannie, sans trouuer en deux cens lieuës de païs,
vne seule Chappelle en terre, & on a esté contraint
de laisser aux protestans les Benefices & les
Monasteres qu’ils detenoient au tres-grand preiudice
des Catholiques, & ce pour iouïr de quelque
repos.

La Catalogne à laquelle Mazarin a tiré la pluspart
des gens de guerre François qui y estoient,
n’eust point esté abandonnée comme elle est à



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