Anonyme [1651], LA MILIADE OV L’ELOGE BVRLESQVE DE MAZARIN, POVR SERVIR DE PIECE DE CARNAVAL. Seconde Edition, reueuë & corrigée par l’Autheur. , françaisRéférence RIM : M0_2467. Cote locale : C_11_10.
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Tu muguettas dit on le Havre,
Afin de t’y refugier.
Va s’il te plaist plus loin chier,
De Bar parla à ta barette
Et te vendit de la moquette.
Mais dis moy n’auois tu point peur
Que les trois Princes en fureur
Rendans bonne & breue iustice
A tes excés & ta malice
Ne te j’ettassent dans la mer
Pour y prendre vn boüillon amer,
Ou par vn plus iuste salaire
Ne te fissent mettre en Galere
Afin selon ta dignité
Et ton illustre qualité
Qu’on t’y donna de bonnes charges,
Ie voulois dire des descharges :
Car quant aux charges c’est pour nous
Assez tu nous en laisse à tous,
Il n’est bourg, ville ny village
Qui ne t’en donne à male rage,
Mais de rechef gille & vatan
Si tu veux dans le vatican,
Ou si tu veux à Panpelune
Voir s’il y fait beau clair de Lune,
Ou si tu veux ou tu voudras
C’est ce qui ne m’importe pas,
Pourueu qu’en repos tu nous laisses
Passer nos iours en alegresses,
Comme nous sommes à ce iour
Que nos Princes sont de retour :
Et qu’à l’enuie chacun s’apreste
De faire pour eux bonne feste :
Ainsi qu’à leur entrée on fit,
Beuuans à eux toute la nuit,
Et terminant tous nos desastres

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