Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT LYS. DOVZIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_12.
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Afin, comme i’ay dit, de chasser l’ennemy
Hors de France, y ayant plus d’vn pied & demy.

 

 


Le mesme jour Monsieur le Prince de Condé
Fut de son cher frere à Challiot secondé,
Mesme on y vid aussi Madame de Longueville,
Qui tousiours a esté aymee en cette Ville ;
Le Duc de Boüillon s’y rencontra aussi,
Là, salüerent le Prince, puis ils reuinrent icy.

 

 


Voyla ce qui fut fait ce iour la matinée.
Mais voyons ce qu’on fit durant l’apresdinée,
On chanta, Te Deum laudamus, hautement,
Auquel assisterent Messieurs du Parlement,
Les Cours Souueraines, & Officiers de Ville ;
On tira les Canons restez dans la Bastille.
L’Arsenal ne manqua de faire assez de bruict,
Durant le Te Deum, & dés lors qu’il fut nuict,
On fit par tout Paris des feux ardens de joye,
Et mesme aux Fauxbourgs. Tout beau ie me fouruoyé,
I’oubliois à vous dire vn sinistre accident,
Qui arriua en Greve ; Qui fut, que cependant
Que l’on rendoit à Dieu les actions de graces,
Pour la Paix tant de fois desirée à nos races ;
Il y eut vn coquin qui s’en vint queresler
Le Boute feu des boëtes, & ainsi l’appeller,
Tu es vn beau Iean f.... au respect de ta femme,
Si ie prends vn baston, ie jure sur mon ame,
Que ie te frotreray en diable & demy :
Lors le Boute feu voyant cét ennemy
Le morguer tout de bon, frappe de sa fourchette
Sur la teste du drosle, & a ses pieds le iette.

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